18
Seigneur, garde-m
oi d’être humilié,
m
oi qui t’appelle.
~
20
Qu’ils sont gr
ands, tes bienfaits ! †
Tu les réserves à ce
ux qui te craignent. *
Tu combles, à la f
ace du monde,
ceux qui ont en t
oi leur refuge.
21
Tu les caches au plus secr
et de ta face,
loin des intr
igues des hommes. *
Tu leur rés
erves un lieu sûr,
loin des l
angues méchantes.
22
Bén
i soit le Seigneur : *
son amour a fait pour m
oi des merveilles
dans la v
ille retranchée !
23
Et moi, dans mon tro
uble, je disais :
« Je ne suis pl
us devant tes yeux. » *
Pourtant, tu écout
ais ma prière
quand je cri
ais vers toi.
24
Aimez le Seigneur, vo
us, ses fidèles : †
le Seigneur v
eille sur les siens ; *
mais il rétrib
ue avec rigueur
qui se m
ontre arrogant.
25
Soyez f
orts, prenez courage, *
vous tous qui espér
ez le Seigneur !
Commentaire
Apprends très tôt la reconnaissance!
Ce douzième et dernier chapitre de l’Ecclésiaste – qui décrit aussi le dernier chapitre de la vie humaine biologique! – commence par une parole bien amicale en regard du caractère nostalgique, voire sombre, des propos qu’il va tenir: la description sans complaisance de notre vieillissement, terrain dans lequel bien assez tôt la mort jette ses têtes de ponts.
Il nous tend son élégie comme un miroir, ou comme un album de photos souvenirs.
À cette différence près, cependant, que l’album nous présente les images du temps passé où nous étions «jeunes et beaux», alors que le sage nous présente l’album futur et virtuel du moment où nous ne serons plus que «… et …».
On pense à l’adage romain qu’un garde du corps répétait à l’empereur tandis qu’il défilait en triomphe sur son char: «Memento mori!», souviens-toi que tu dois mourir.
Salutaire conseil, qui pourtant ne remplit personne de joie …
C’est pourquoi l’Ecclésiaste conseille: «Souviens-toi de ton Créateur …» C’est à la vie que tu dois penser, à Celui dont elle émane et qui te la donne chaque jour, avec le cadre et les limites qui sont l’écrin protecteur de ce trésor.
«Pendant les jours de la jeunesse!» Avant que ne viennent les jours blasés par l’habitude et désabusés à force de désillusions. Mais la vieillesse est-elle toujours heureuse? La jeunesse l’est-elle forcément?... C’est aussi un temps plein d’inquiétudes et de troubles.
Amicale, la parole du sage l’est encore dans la pudeur et la poésie dont elle habille les signes extérieurs et intérieurs du vieillissement – on peut adhérer ou non à ces images évocatrices. Elle fait du déshabillage un revêtement, dans le sens de Paul: «Nous ne perdons pas courage, car même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour» (2 Co 4,16). C’est ce que l’Esprit dit à celles et ceux qui demandent son aide pour habiller leur vie.