15
Si j’avais dit : « Je vais parl
er comme eux »,
j’aurais trahi la r
ace de tes fils.
16
Longtemps, j’ai cherch
é à savoir,
je me suis donn
é de la peine.
17
Mais quand j’entrai dans la deme
ure de Dieu,
je compris quel ser
ait leur avenir.
18
Vraiment, tu les as m
is sur la pente :
déjà tu les entr
aînes vers la ruine.
19
Comment vont-ils soud
ain au désastre,
anéantis, achev
és par la terreur ?
20
À ton réveil, Seigneur, tu ch
asses leur image,
comme un songe au sort
ir du sommeil.
~
21
Oui, mon cœ
ur s’aigrissait,
j’avais les r
eins transpercés.
22
Moi, stup
ide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j’ét
ais avec toi.
23
Moi, je suis toujo
urs avec toi,
avec toi qui as sais
i ma main droite.
24
Tu me conduis sel
on tes desseins ;
puis tu me prendr
as dans la gloire.
25
Qui donc est pour m
oi dans le ciel
si je n’ai, même avec toi, aucune j
oie sur la terre ?
26
Ma chair et mon cœ
ur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, c’est Die
u pour toujours.
27
Qui s’éloigne de t
oi périra :
tu détruis ce
ux qui te délaissent.
28
Pour moi, il est bon d’être pr
oche de Dieu ;
j’ai pris refuge aupr
ès de mon Dieu
pour annoncer les œ
uvres du Seigneur
aux p
ortes de Sion.
Commentaire
Notre père, ce n'est pas Abraham, mais toi, Seigneur !
Cette relation décomplexée avec Dieu nous désarçonne …
Avant d'élever sa prière en faveur du peuple, Esaïe convoque Dieu et lui met un rétroviseur devant la face. " Regarde comme tu as marché avec nous ! Depuis Abraham et Jacob, puis avec Moïse jusqu'en Terre promise " ! Le prophète évoque les épisodes les plus significatifs de la grande geste de l'Exode et comment le bras de Dieu a été puissant, se révélant d'un grand secours dans la marche des Israélites vers le " pays où coulent le lait et le miel ".
Mais aujourd'hui, il s'est commis des laideurs sur cette terre à laquelle ce peuple s'est attaché. A la place de miel, c'est le fiel de l'humiliation qu'ils boivent.
" Se souvenir " est un terme particulièrement important dans le langage biblique. Comme si Dieu pouvait oublier tout ce qu'il a fait pour nous, il convient, sans complexe, quelquefois de le lui rappeler - c'est une manière de nous rappeler, nous ! Car " Abraham ne nous connaît pas, et Jacob ignore qui nous sommes ; c'est toi, Seigneur, qui es notre père, et de toute éternité tu es notre sauveur " (v. 16).
Même amis de Dieu, nos ancêtres ne sont pas des sauveurs.
Quelle formidable confession de foi !
Mais il en va de notre équilibre spirituel, puissions-nous avoir cette audace de parole et cette confiance de cœur en Dieu.