23
Certains, embarqués sur des navires,24
ont vu les œuvres du Seigneur25
Il parle, et provoque la tempête,26
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,27
ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes :℟1
28
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,29
réduisant la tempête au silence,30
Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,℟2
31
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,32
qu’ils l’exaltent à l’assemblée du peuple
Commentaire
Avec un grain de sel
Jésus est en route vers son destin, entouré d'une foule qui le suit avec sympathie, mais qui n'a aucune idée de ce que cette « suivance » va impliquer : incidences sur les liens familiaux et la gestion des biens, le don de soi jusqu'à celui de sa vie. En fait, Luc nous décrit le cheminement suivi par Jésus lui-même : il a quitté sa famille, ses tentations lui ont permis de soupeser les enjeux et le coût de son engagement, et, au final, il a porté la (sa) croix. Est-ce là un modèle, celui d’une identification au Christ dans toute sa radicalité ?
Les deux paraboles qui l'illustrent nous ramènent à la réalité ! Elles nous invitent d'abord à faire le bilan des moyens à notre disposition, pour ensuite prendre ses responsabilités, accepter les séparations nécessaires, mettre ses biens et ses dons au service des autres.
C'est ainsi que Jésus sera un modèle pour tous les croyants. Luc conclut avec un passage sur le sel – si ce qui précède appelait à être tout pour le Christ et rien pour le monde –, le rôle du sel est au contraire d'être mêlé à la pâte humaine. Avec le sel, Jésus use d'ailleurs d'un exemple excessif : chacun sait en effet que le sel ne perd jamais sa saveur. En fait, le problème, c'est que l'Evangile lui-même a pour la plupart des gens perdu son sel, donc sa saveur !
Mais le sel sert aussi à conserver. Avons-nous su conserver et transmettre un Evangile porteur d'un grain de sel qui fait tilt ? Sinon, comment, à l’aide de quelles ressources et par qui pouvons-nous le lui rendre ?