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Sois bon pour ton serviteur, et je vivrai,18
Ouvre mes yeux,19
Je suis un étranger sur la terre ;20
Mon âme a brûlé de désir21
Tu menaces les orgueilleux, les maudits,22
Épargne-moi l’insulte et le mépris :23
Lorsque des grands accusent ton serviteur,24
Je trouve mon plaisir en tes exigences :
Commentaire
L’amour parmi nous
Judas parti pour le livrer, Jésus évoque devant ses disciples leur prochaine séparation. Venant du Père, il doit retourner à lui. La gloire de Dieu qu’il a manifestée devant les hommes, et qui était déjà la sienne propre, sera entière auprès du Père.
Son chemin va donc se séparer de celui des siens : il ne marchera plus ni ne mangera avec eux ; il ne les enseignera plus ni ne leur montrera les signes du Royaume.
Mais ils ne seront pas seuls, perdus comme de petits enfants. Lui se prépare à traverser la mort. Pierre le voudrait aussi : « Pourquoi ne puis-je te suivre ? Je me dessaisirais de ma vie pour toi ! »
Le maître, qui le connaît, lui annonce le reniement dont il se rendra coupable, et c’est bien lui, Jésus, qui seul sera en mesure de se dessaisir de sa vie pour Pierre. Il s’y prépare.
Pour habiter cette absence, Jésus recommande à ses disciples de vivre l’amour mutuel.
Cet enseignement est exceptionnel, mais pas nouveau. Ce qui l’est, c’est quand l’amour fraternel est sans cesse puisé à la source de l’amour parfait et qu’il coule dans l’Eglise. Formée de bric et de broc, de gens les plus divers qui ailleurs s’ignoreraient ou se déchireraient s’ils ne se faisaient disciples de l’amour, l’Eglise est, en elle-même, un miracle et un témoignage permanents chaque fois qu’elle réussit à traduire dans sa vie ce commandement nouveau: « Comme je vous ai aimés ». L’amour pratiqué devient alors le ciel sur la terre et le signe infaillible des disciples.