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Pour toujours, ta parole, Seigneur,90
Ta fidélité demeure d’âge en âge,91
Jusqu’à ce jour, le monde tient par tes décisions :92
Si je n’avais mon plaisir dans ta loi,93
Jamais je n’oublierai tes préceptes :94
Je suis à toi : sauve-moi,95
Des impies escomptent ma perte :96
De toute perfection, j’ai vu la limite ;
Commentaire
La grâce de croire
L’espérance de la foi éclate déjà ici, chez le prophète Amos. Car, il est vrai : à quoi bon un Dieu qui ne serait que vengeance, punition et source d’insatisfactions infinies ? Si ce Dieu est venu, sa délicate tâche aura été de nous faire nous connaître nous-mêmes.
Nous aider à regarder, à découvrir notre humanité dans toute sa fragilité et dans toute sa splendeur.
Un jour, le souffle nous a été donné, et nous avons tendance à oublier par qui et pourquoi. Un jour, nous redeviendrons poussière, et nous avons tendance à oublier où nous irons et vers qui. La foi traverse les ruines, les brèches, les dévastations. Elle les comprend comme une déclinaison de l’impersonnalité pure de l’univers.
Des événements frappent, tombent, adviennent sans pour autant que ces derniers soient des malédictions. Car dans la foi, l’espérance permet de déchiffrer chaque seconde de vie.
Une bénédiction est offerte à nous tous qui respirons et avons été appelés à vivre sur terre. Dieu nous a façonnés. Dieu nous a offert l’existence. Exister est déjà une chance en soi.