1
De tout mon cœur, Seigne
ur, je te rends grâce :
tu as entendu les par
oles de ma bouche.
Je te chante en prés
ence des anges,
2
vers ton temple sacr
é, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amo
ur et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton n
om et ta parole.
3
Le jour où tu répond
is à mon appel,
tu fis grandir en mon
âme la force.
4
Tous les rois de la t
erre te rendent grâce
quand ils entendent les par
oles de ta bouche.
5
Ils chantent les chem
ins du Seigneur :
« Qu’elle est grande, la gl
oire du Seigneur ! »
6
Si haut que soit le Seigneur, il v
oit le plus humble ;
de loin, il reconn
aît l’orgueilleux.
7
Si je marche au milieu des ang
oisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennem
is en colère.
Ta droite me r
end vainqueur.
8
Le Seigneur fait to
ut pour moi !
Seigneur, étern
el est ton amour :
n’arrête pas l’œ
uvre de tes mains.
Commentaire
Une sagesse de changement
L’histoire du «jugement de Salomon» est si simple et si connue qu’elle semble être comprise avant d’être lue. Mais qu’est-ce que cette sagesse ici? D’ordinaire, la sagesse correspond à une expérience de la vie qui repère des constantes et tire des conclusions. On la trouve dans les Proverbes.
Mais le roi se trouve ici devant une question indécidable. De qui ces deux femmes sont-elles les mères biologiques? Les deux femmes n’ont ni mari ni parents pour leur servir de témoins. Prostituées, elles vivent seules.
Si le roi est juste, il doit avouer son ignorance des faits; et s’il avoue son ignorance des faits, il ne peut être juste.
A remarquer que cette ignorance demeure, on ne sait pas – à la fin du récit – si la femme reconnue comme mère est vraiment la mère biologique!
Le jugement de Salomon est constitué par un ordre qui rend insensée la question de la filiation biologique (les deux enfants seraient morts!), mais qui fait passer les choses sur un autre plan. Cet autre plan est celui de la relation vivante avec l’enfant (il n’est pas question d’un prétendu «instinct maternel»). Le passage d’une question biologique sans réponse à celle d’une véritable relation humaine est rendu possible par l’ordre du roi. Ici, la sagesse ne ratifie pas l’expérience commune, elle provoque le changement.
Mon Dieu, j’ai besoin de ta sagesse, non pas celle qui me confirme dans ce que je sais ou ignore déjà, mais celle qui me fait bouger dans mes lignes.