1
Des profondeurs je crie vers t
oi, Seigneur,
2
Seigneur, éco
ute mon appel ! *
Que ton oreille se f
asse attentive
au cr
i de ma prière !
3
Si tu retiens les fa
utes, Seigneur,
Seigneur, qu
i subsistera ? *
4
Mais près de toi se tro
uve le pardon
pour que l’h
omme te craigne.
5
J’espère le Seigneur de to
ute mon âme ; *
je l’espère, et j’att
ends sa parole.
6
Mon âme att
end le Seigneur
plus qu’un veilleur ne gu
ette l’aurore. *
Plus qu’un veilleur ne gu
ette l’aurore,
7
attends le Seigne
ur, Israël.
Oui, près du Seigne
ur, est l’amour ;
près de lui, ab
onde le rachat. *
8
C’est lui qui rachèter
a Israël
de to
utes ses fautes.
Commentaire
Encore une chose avant de partir …
C’est souvent sur le pas de porte et le quai de gare qu’on dit les choses les plus authentiques. Comme saint Paul, qui a « terminé la course et gardé la foi », David donne ce qu’on appellera son dernier discours.
« L’Esprit du Seigneur s’exprime par moi » (verset 2) rappelle la déclaration inaugurale de Jésus dans la synagogue de Nazareth, son village natal (Luc 4,18).
David fait état d’un statut charismatique lié à sa fonction d’« Oint du Seigneur ». Même si ces paroles, qui apparaissent ici comme celles du testament politique d’un dirigeant faisant le bilan de son mandat, s’inspirent audacieusement des protocoles royaux d’Egypte et de Babylone, elles rendent hommage au seul Dieu d’Israël : c’est lui seul qui donne ces qualités – comme un patron confie à ses collaborateurs les outils nécessaires à la mission reçue. Toute fonction particulière conférée par l’Eternel était inséparablement liée au don de l’Esprit.
L’Esprit guide le dirigeant vers la sagesse – compétence, écoute, humilité, esprit d’à-propos – dont le livre des Proverbes recommande tant la méditation à qui est revêtu d’un pouvoir sur ses semblables. Afin « de les gouverner avec justice et se soumettre à Dieu pour les diriger » (verset 3). Il devient ainsi une force de croissance, un collaborateur de Celui qui donne la vie : belle triade du soleil, de la pluie et de la germination…
« Une alliance perpétuelle » (verset 5). Ce sont plutôt Abraham, ses descendants directs, et Moïse qui sont les bénéficiaires attitrés de cette Alliance, contrat bienfaisant qui garantit l’avenir et donne sens au présent. Mais, au temps où l’on n’en voit plus les effets parce que des catastrophes politiques ont roulé sur Israël, les théologiens qui méditent sur l’identité nationale ont besoin de placer David, ce roi le plus prestigieux, dans « la galerie de portraits » de ceux que Dieu a appelés à être modèles pour son peuple.
Sa vie de famille a pourtant été assombrie d’événements tragiques et de fautes célèbres… Mais l’on en croit d’autant plus la sincérité de l’action de grâce et de la confession de foi portées par ces strophes psalmiques.