12
Fêtez le Seigneur qui si
ège dans Sion,
annoncez parmi les pe
uples ses exploits !
13
Attentif au sang vers
é, il se rappelle,
il n’oublie pas le cr
i des malheureux.
14
Pitié pour moi, Seigneur,
vois le mal que m’ont f
ait mes adversaires, *
toi qui m’arraches aux p
ortes de la mort ;
15
et je dirai tes innombrables louanges
aux p
ortes de Sion, *
je danserai de j
oie pour ta victoire.
16
Ils sont tombés, les païens, dans la f
osse qu’ils creusaient ;
aux filets qu’ils ont tendus, leurs pi
eds se sont pris.
17
Le Seigneur s’est fait connaître : il a rend
u le jugement,
il prend les méch
ants à leur piège.
18
Que les méchants reto
urnent chez les morts,
toutes les nations qui oubl
ient le vrai Dieu !
19
Mais le pauvre n’est pas oubli
é pour toujours :
jamais ne périt l’esp
oir des malheureux.
20
Lève-toi, Seigneur : qu’un mortel ne soit p
as le plus fort,
que les nations soient jug
ées devant ta face !
21
Frappe-les d’épouv
ante, Seigneur :
que les nations se reconn
aissent mortelles !
Commentaire
Melchisédech
La contre-attaque d’Abram a été fulgurante en battant Kedor-Laomer, le roi d’Elam, régnant sur une partie de l’Iran actuel, du golfe Persique aux frontières de l’Egypte. Le royaume est attesté entre la fin du 4e et le 1er millénaires avant J.-C., son apogée au 3e millénaire. Cette période coïncide avec la datation de tablettes cunéiformes trouvées à Ebla, en Syrie, qui comportent le nom Abramu, comme figure araméenne et une évocation de la guerre des rois.
Or, revenu de sa victoire, Abram se trouve dans la vallée de Chavé, « du Roi ». Il rencontre le nouveau roi de Sodome, ainsi que Melchisédech, roi de Salem, ville qui deviendra Jéru-Shalem, Jérusalem. En hébreu, la racine trilitère « slm » indique une notion de bien-être, donc de paix. Contemporain d’Abram, Melchisédech, a un nom qui signifie « roi de droiture, de justice ». Dans la Genèse, ce nom fait écho au psaume 110 : « Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melchisédech. »
Le roi de Salem est celui de la paix, selon ce qui est juste et bon. Prêtre du Très-Haut, il présente les éléments d’une offrande de félicité : le pain et le vin, déjà ! Bientôt il sera pain azyme, pain béni, pain eucharistique. Certes le roi-prêtre est païen, pourtant le texte le célèbre dans sa bienveillance. Melchisédech a béni d’un salut hébraïque : shalom, voire arabique : ās-salām alaykum, le salamalekoum, quasiment liturgique : « La paix soit avec vous ! » Personnage porteur d’un message de complétude et d'achèvement, il importe peu qu’il fût un roi historique ou une référence de légende.