1
D’âge en
âge, Seigneur,
tu as ét
é notre refuge.
2
Avant que n
aissent les montagnes, †
que tu enfantes la t
erre et le monde, *
de toujours à toujours,
t
oi, tu es Dieu.
3
Tu fais retourner l’h
omme à la poussière ;
tu as dit : « Retourn
ez, fils d’Adam ! »
4
À tes yeux, mille
ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une he
ure dans la nuit.
5
Tu les as balay
és : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une h
erbe changeante :
6
elle fleurit le mat
in, elle change ;
le soir, elle est fan
ée, desséchée.
7
Nous voici anéant
is par ta colère ;
ta fure
ur nous épouvante :
8
tu étales nos fa
utes devant toi,
nos secrets à la lumi
ère de ta face.
9
Sous tes fureurs tous nos jo
urs s’enfuient,
nos années s’évanou
issent dans un souffle.
10
Le nombre de nos ann
ées ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les pl
us vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que p
eine et misère ;
elles s’enfuient, no
us nous envolons.
~
11
Qui comprendra la f
orce de ta colère ?
Qui peut t’ador
er dans tes fureurs ?
12
Apprends-nous la vraie mes
ure de nos jours :
que nos cœurs pén
ètrent la sagesse.
13
Reviens, Seigne
ur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par ég
ard pour tes serviteurs.
14
Rassasie-nous de ton amo
ur au matin,
que nous passions nos jours
dans la j
oie et les chants.
15
Rends-nous en joies tes jo
urs de châtiment
et les années où nous connaissi
ons le malheur.
16
Fais connaître ton œ
uvre à tes serviteurs
et ta splende
ur à leurs fils.
17
Que vienne sur nous
la douceur du Seigne
ur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvr
age de nos mains.
Commentaire
Résister
Ca y est, Jésus sort du temple pour ne plus y revenir. Après les polémiques qui précèdent, c’est la rupture consommée avec le judaïsme que Matthieu décrit ici, 40 à 50 ans après la mort de Jésus. A ce moment, la situation des « chrétiens » est inacceptable aux yeux des juifs, à cause de la conviction que le royaume est survenu en la personne même de Jésus, reconnu comme le Messie. L’auteur y voit un changement « quasiment cosmique ». Il place ici le dernier grand discours de Jésus, une sorte d’apocalypse. Mais comme pour la grande Apocalypse, son but est d’encourager les croyants à tenir bon, à « résister », dira bien des siècles plus tard Marie Durand à Aigues-Mortes. Courage !
Le symbole du temple (probablement détruit avant le rédaction du texte) et la loi ne seront plus nécessaires : le retour du Christ et la fin du monde vont venir.
Quand ? C’est la grande question puisque, à cette époque, la génération des premiers témoins disparaît. Peu importe, personne ne le sait, mais il faut TENIR.
Pas simple : Lorsque je suis environné des fumées du mensonge généralisé, que des changements impensables, des guerres barbares surviennent, qu’est-ce que je crois encore ?
Que me reste-t-il de persévérance, où puis-je puiser du courage ?
Comment « résister » ?
En me rappelant que beaucoup se posent la même question et, peut-être, en les rejoignant.