2
Qu’il est bon de rendre gr
âce au Seigneur,
de chanter pour ton n
om, Dieu Très-Haut,
3
d’annoncer dès le mat
in ton amour,
ta fidélit
é, au long des nuits,
4
sur la lyre à dix c
ordes et sur la harpe,
sur un murm
ure de cithare.
5
Tes œuvres me c
omblent de joie ;
devant l’ouvrage de tes m
ains, je m’écrie :
6
« Que tes œuvres sont gr
andes, Seigneur !
Combien sont prof
ondes tes pensées ! »
7
L’homme born
é ne le sait pas,
l’insensé ne pe
ut le comprendre :
8
les impies cr
oissent comme l’herbe, *
ils fleurissent, ceux qui font le mal,
mais pour dispar
aître à tout jamais.
9
Toi, qui hab
ites là-haut,
tu es pour toujo
urs le Seigneur.
10
Vois tes ennemis, Seigneur,
vois tes ennem
is qui périssent, *
et la déroute de ce
ux qui font le mal.
11
Tu me donnes la fo
ugue du taureau,
tu me baignes d’hu
ile nouvelle ;
12
j’ai vu, j’ai repér
é mes espions,
j’entends ceux qui vi
ennent m’attaquer.
13
Le juste grandir
a comme un palmier,
il poussera comme un c
èdre du Liban ;
14
planté dans les parv
is du Seigneur,
il grandira dans la mais
on de notre Dieu.
15
Vieillissant, il fructif
ie encore,
il garde sa s
ève et sa verdeur
16
pour annoncer : « Le Seigne
ur est droit !
Pas de ruse en Die
u, mon rocher ! »
Commentaire
La puissance de la louange
Y a-t-il des raisons d’«exulter de joie» dans un quotidien ordinaire? Comment entrer dans la louange quand rien de particulier ne se passe? À plus forte raison, dans notre texte, comment les habitants de Jérusalem peuvent-ils se réjouir alors que leur réalité quotidienne est tout sauf enthousiasmante?
Si le prophète les invite à la louange, ce n’est pas parce qu’un événement «extraordinaire» va survenir, mais pour que le peuple devienne capable d’ouvrir les yeux et reconnaître, dans le messie qui lui est promis, ce libérateur dépourvu d’éclat, l’arrivée de Dieu lui-même au cœur de sa pauvreté.
La louange est une attitude spirituelle, une disposition du cœur obtenue par grâce. Elle permet, même si toute la réalité clame le contraire, d’ouvrir à l’espérance – et même, en ce sens, la faire advenir. Vous l’avez peut-être expérimenté: remercier d’avance pour un bienfait désiré libère comme un potentiel d’énergie pour que ce qui doit apparaître devienne réalité aux yeux de tous, occasion offerte de collaborer à l’exaucement.
Autrement dit, «exulter de joie» est une attitude du cœur qui permet de s’ouvrir à Dieu et à son action dans nos vies. Cela aiguise notre regard pour voir sa venue dans une simplicité telle qu’on ne l’aurait jamais imaginée – «Il vient, monté sur un ânon, le modeste petit d’une ânesse» (Zacharie 9,9). La louange est la forme supérieure de la confiance: exprimer par des mots une attitude intérieure de paix et d’espérance. Elle ouvre et libère notre avenir.
La vraie libération de notre être ne se manifeste pas par des changements éclatants, mais dans la discrétion. Il ne faut pas confondre la louange, qui reste une prière, avec cet optimisme béat qu’on appelle «pensée positive», ni «exultation» avec «exaltation» qui est un dérèglement thermostatique de l’âme …