1
Seigneur, éco
ute la justice ! †
Entends ma plainte, accu
eille ma prière :
mes lèvres ne m
entent pas.
2
De ta face, me viendr
a la sentence :
tes yeux verr
ont où est le droit.
3
Tu sondes mon cœur, tu me vis
ites la nuit, †
tu m’éprouves, sans ri
en trouver ;
mes pensées n’ont pas franch
i mes lèvres.
4
Pour me conduire sel
on ta parole,
j’ai gardé le chem
in prescrit ;
5
j’ai tenu mes p
as sur tes traces :
jamais mon pi
ed n’a trébuché.
6
Je t’appelle, toi, le Die
u qui répond :
écoute-moi, ent
ends ce que je dis.
7
Montre les merv
eilles de ta grâce, *
toi qui libères de l’agresseur
ceux qui se réfug
ient sous ta droite.
8
Garde-moi comme la prun
elle de l’œil ;
à l’ombre de tes
ailes, cache-moi,
9
loin des méch
ants qui m’ont ruiné,
des ennemis mort
els qui m’entourent.
10
Ils s’enferment d
ans leur suffisance ;
l’arrogance à la bo
uche, ils parlent.
11
Ils sont sur mes pas : mainten
ant ils me cernent,
l’œil sur moi, pour me jet
er à terre,
12
comme des lions pr
êts au carnage,
de jeunes fauves tap
is en embuscade.
13
Lève-toi, Seigneur, affronte-l
es, renverse-les ;
par ton épée, libère-m
oi des méchants.
14
Que ta main, Seigneur, les excl
ue d’entre les hommes, *
hors de l’humanité, hors de ce monde :
tel soit le s
ort de leur vie !
Réserve-leur de qu
oi les rassasier : †
que leurs fils en s
oient saturés,
qu’il en reste enc
ore pour leurs enfants !
15
Et moi, par ta justice, je verr
ai ta face :
au réveil, je me rassasier
ai de ton visage.
Commentaire
La vision écologique
La plupart des commentateurs pensent que les paroles du prophète rapportées dans ce chapitre 35 appartiennent plutôt à un 2e recueil qu’il est convenu d’appeler « le Second Ésaïe ». Son auteur, dont la doctrine se réclame de la ligne ésaïenne, a vécu au moment où les descendants des exilés à Babylone peuvent, sur un décret de Cyrus lui-même, retourner sur la terre d’Israël et y réaménager leur vie.
Paradoxalement, les terres désertiques qu’ils trouvent sur leur route avivent leur joyeuse anticipation du retour au pays et lui donnent des couleurs résolument « écologiques », pourrait-on dire. La restauration de leur nation doit aller de pair avec la restauration des équilibres naturels. Une des manières de rendre gloire à Dieu, en effet, est de bien gérer sa création.
Cela a également été la vision de leurs lointains descendants, quelque vingt-cinq siècles plus tard, lors de ce qu’on a pu appeler « le second retour » : faire refleurir le désert.
Mais le danger est toujours grand de confisquer le Seigneur Dieu pour la cause de sa propre nation, alors que c’est au Dieu de l’univers qu’il faut rendre gloire en ayant le souci de l’ensemble de la terre, de ceux qui l’habitent et en tirent subsistance.
Ce respect s’applique déjà aux maisons, plantations et territoires du voisin Palestinien …