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Criez de joie pour Dieu, notre force,3
Jouez, musiques, frappez le tambourin,4
Sonnez du cor pour le mois nouveau,5
C’est là, pour Israël, une règle,6
Il en fit, pour Joseph, une loi7
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;8
« Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé ; †9
« Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ;10
Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux,11
« C’est moi, le Seigneur ton Dieu, †12
« Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix,13
Je l’ai livré à son cœur endurci :14
« Ah ! Si mon peuple m’écoutait,15
Aussitôt j’humilierais ses ennemis,16
« Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ;17
Je le nourrirais de la fleur du froment,
Commentaire
Avant que je sois formé dans le sein maternel, tu me connaissais…
Il y avait un homme, Elqana, époux attentif sachant manifester sa tendresse pour sa femme Anne – affligée de ne pouvoir lui donner de descendance. Sarah, Rachel, Elisabeth… la Bible nous parle d’une lignée d’épouses dont le sein reste fermé, si ce n'est pas la volonté seule de Dieu.
Il y avait un homme… et voilà que commence l’histoire de la naissance du futur dernier « juge » d’Israël, Samuel. Une ascendance inconnue ailleurs, aucun ancêtre notoire à invoquer, Samuel ne devra son rang et sa stature qu’à l’action miraculeuse de Dieu.
Cependant, Anne n’est pas une femme banale. Dans la lignée des stériles – ces femmes que la société israélite regardait de travers (verset 6) – elle seule a l’audace de prier le Seigneur, avec ses propres mots dépourvus d’accréditation liturgique, avec une telle ferveur que le prêtre Éli pense qu’elle est ivre de vin.
Sa prière de feu s’accompagne d’un vœu qui peut choquer par sa radicalité : elle dit sa résolution de céder l’enfant au Seigneur avant même de l’avoir conçu. C’est le même vœu de naziréat formé par la mère (stérile) de Gédéon, en Juges 13, 9-24.
Le destin ante-utero de Samuel marque son destin terrestre du sceau de la transcendance.
Dieu entend les prières. Anne y croit au point de se projeter immédiatement dans un avenir d’exaucement. Le texte hébreu nous dit avec réalisme : « son visage n’était plus le même » : elle quitte l’abstinence alimentaire de deuil – le deuil de maints espoirs si souvent caressés – et se remet à vivre à cause de cette grossesse qui va instamment commencer.
Prier, c’est ouvrir à Dieu son cœur, indépendamment de la réponse espérée. Persévérer dans la présence de Dieu non pour qu’il donne, mais pour ce qu’il est : celui à qui je dois me consacrer.
Dans nos périodes de stérilité, la prière ouvre d’une façon ou d’une autre la voie à l’action de Dieu.