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Délivre-moi, Seigneur, de l’homme mauvais,3
contre ceux qui préméditent le mal4
qui dardent leur langue de vipère,5
Garde-moi, Seigneur, de la main des impies,6
les arrogants qui m’ont tendu des pièges ;7
Je dis au Seigneur : « Mon Dieu, c’est toi ! »8
Tu es la force qui me sauve, Maître, Seigneur ;9
Ne cède pas, Seigneur, au désir des impies,13
Je le sais, le Seigneur rendra justice au malheureux,14
Oui, les justes rendront grâce à ton nom,
Commentaire
La geste d'Abraham et de Moïse
La Genèse évoque des situations bien antérieures à leur composition. Au moment de l'écriture, l'histoire d'autrefois est reconstruite. De même, relisant l'histoire du salut, l'épître aux Hébreux se sert de la Genèse pour mettre en évidence la foi et l'obéissance.
Par la foi, répondant à l'appel, Abraham obéit et partit… Par la foi, Sarah, elle aussi…
Les textes s'élaborent autour des patriarches, avec leurs noms bientôt dédoublés: Abram – père vénérable – devient Abraham, augmenté d'un «h» – père d'une multitude. Saraï, l'épouse, devient Sarah. Le sens est-il passé de «ma princesse», femme aimée d'un seul, à «princesse», femme de grande lignée révérée de tous? Dieu est passé par là, modifiant les destinées, réorientant les êtres…
Comme étrangers et voyageurs, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, circulent en Assyro-Babylonie et en Egypte, comme en Terre promise. La carte de la Genèse tend vers une patrie terrestre, celle de l'épître vers le ciel.
Dans la suite du texte, de Moïse, que retient-on? La naissance cachée, une filiation pharaonique abandonnée et une identification au peuple maltraité. Sans se soucier de la durée historique, l'épître attribue à Moïse une conscience christique: la récompense du salut est plus importante que les trésors de l'Egypte.
La confession de foi se poursuit: Moïse a célébré la Pâque, a signé l'aspersion de sang, a traversé la mer Rouge. Par la foi, il quitte le roi égyptien, en voyant celui qui est invisible. Bref, il tient ferme!
Dans la foulée, après sa mort, l'œuvre se continue par Josué à Jéricho. Puis, c'est le cas d'une femme, Rahab, prostituée rescapée, image d'un Israël perdu, mais retrouvant le sens de l'engagement.