Commentaire

Ni oui ni non

Jésus vient de chasser les marchands du Temple la veille, et le parvis des païens est à la libre disposition de ceux qui viennent adorer Dieu et écouter l’enseignement de Jésus. Revenus de leur choc initial, les représentants des familles sacerdotales passent à l’offensive en exigeant des explications. Pour pouvoir enseigner, on devait se réclamer de l’autorité d’un rabbin auprès duquel on avait suivi un stage et c’était au sanhédrin de conférer aux candidats une sorte d’ordination qui en faisait des maître reconnus et agréés en Israël. D’ailleurs même les marchands et les changeurs exploitaient leur entreprise sous les auspices des autorités du Temple.
Quelles sont la source et la légitimité de la puissance tumultueuse de Jésus? Les contradicteurs de Jésus sont acculés à un dilemme parce qu’ils ne comprennent pas le sens de la véritable autorité. Pour eux, l’autorité est un système de délégation qui se met en place et qui permet de contrôler les foules; l’autorité est extérieure et elle s’impose par la force.
Cependant la véritable autorité est, étymologiquement, ce qui fait grandir celui qui librement se place sous elle. Jésus évoque Dieu comme quelqu’un qui vit en parfaite communion avec lui; il parle du ciel comme quelqu’un qui en est descendu. Qu’est-ce qui lui donne cette puissance? Le rayonnement de la vérité pénétrant le cœur et la conscience et qui conduit à dire simplement oui.
Combien de fois me suis-je comporté et ai-je pensé dans le but plus ou moins avoué de me sentir acceptable aux yeux de mes parents, de mes aînés, de Dieu?
Seul l’enfant qui s’est opposé franchement a ce qui lui fait face, celui qui a pu exprimer clairement son opinion, peut un jour se rallier en toute connaissance de cause à une certaine vision de la vie et occuper son poste en tant qu’adulte libre et responsable. Et son oui sera oui.