11
Des témoins inj
ustes se lèvent,
des inconn
us m’interrogent. *
12
On me rend le m
al pour le bien :
je suis un h
omme isolé.
13
Quand ils ét
aient malades,
je m’habill
ais d’un sac, †
je m’épuis
ais à jeûner ; *
sans cesse, reven
ait ma prière.
14
Comme pour un fr
ère, un ami,
j’all
ais et venais ; *
comme en de
uil de ma mère,
j’étais s
ombre et prostré.
15
Si je faiblis, on r
it, on s’attroupe, †
des misérables s’attro
upent contre moi : *
des g
ens inconnus
qui déch
irent à grands cris.
16
Ils blasphèment, ils me co
uvrent de sarcasmes, *
grinçant des d
ents contre moi.
~
17
Comment peux-tu voir cel
a, Seigneur ? *
Tire ma vie de ce désastre, délivre-m
oi de ces fauves.
18
Je te rendrai grâce dans la gr
ande assemblée, *
avec un peuple nombre
ux, je te louerai.
19
Qu’ils n’aient plus à r
ire de moi,
ceux qui me ha
ïssent injustement ! *
Et ceux qui me dét
estent sans raison,
qu’ils c
essent leurs clins d’œil !
22
Tu as vu, Seigneur, s
ors de ton silence !
Seigneur, ne sois p
as loin de moi !
23
Réveille-toi, lève-t
oi, Seigneur mon Dieu,
pour défendre et jug
er ma cause !
27
À ceux qui voulaient pour m
oi la justice,
r
ires et cris de joie ! *
Ils diront sans fin : « Le Seigne
ur triomphe,
lui qui veut le bi
en de son serviteur. »
28
Moi, je redir
ai ta justice *
et chaque jo
ur ta louange.
Commentaire
Que toute langue l'affirme : Jésus-Christ est Seigneur !
Ces sept versets sont peut-être un texte liturgique ou un cantique de l'Eglise primitive.
Le verset 6 mérite quelque explication.
Christ est tellement égal à Dieu qu'il n'a nullement besoin de faire de son égalité avec lui l'objet d'une défense acharnée. Quand on est absolument sûr de détenir quelque chose, on n'a pas besoin de le tenir avec des gestes de voleur ! Le Fils de Dieu ne sacrifie pas son égalité avec Dieu, mais s'en libère. Ce verset illustre et éclaire le fameux " et la Parole a été faite chair " du prologue de Jean (Jean 1,14, cf. Rm 8,3).
Tel un voile, cet abaissement volontaire couvre totalement la majesté divine.
Ce qui apparaît à nos regards durant le ministère terrestre du Christ, c'est l'image d'un être absolument humain, avec toute la précarité, l'ambiguïté et l'obscurité d'une existence humaine individuelle.
Le Christ ne se tient pas sur un sommet humain. Il n'est pas là où certains chrétiens de Philippes semblent se trouver, là où l'on se dispute à propos d'honneurs, de préséances, de droits, de valeurs …
A présent, on comprend mieux les premiers versets de ce chapitre et l'extraordinaire cohérence de la pensée paulinienne ! Si nous prenons pour modèle l'humilité de Christ, l'unité avec les frères en la foi sera facile à réaliser, parce que chacun cherchera en premier lieu non ses propres intérêts, mais ceux de Jésus-Christ et du prochain.