2
Dieu, tu es mon Dieu,
je te ch
erche dès l’aube : *
mon âme a s
oif de toi ;
après toi langu
it ma chair,
terre aride, altér
ée, sans eau.
3
Je t’ai contempl
é au sanctuaire,
j’ai vu ta f
orce et ta gloire.
4
Ton amour vaut mie
ux que la vie :
tu seras la lou
ange de mes lèvres !
5
Toute ma vie je v
ais te bénir,
lever les mains en invoqu
ant ton nom.
6
Comme par un festin je ser
ai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dir
ai ta louange.
7
Dans la nuit, je me souvi
ens de toi
et je reste des he
ures à te parler.
8
Oui, tu es ven
u à mon secours :
je crie de joie à l’
ombre de tes ailes.
9
Mon âme s’att
ache à toi,
ta main dr
oite me soutient.
Commentaire
Quelle galère!
Entre Paul et la communauté chrétienne de Corinthe, l'ambiance est plutôt surchauffée!
Dans les luttes partisanes entre les tenants de Paul ou d'Apollos, les amabilités ont dû fuser, et les critiques faire siffler les oreilles de l'apôtre, avec cette contradiction déconcertante de celles et de ceux qui se disent inspirés par des relations fraternelles et vous crucifient d'une remarque acerbe – mais aimante, forcément : on est chrétien ou on ne l'est pas, non?
Il y a longtemps déjà, j'ai essayé de faire mienne cette petite phrase : «L'autre n'a sur moi que le pouvoir que je lui accorde.» Evidemment réductrice quand elle fait mine de minimiser des rapports de force parfois trop réels, elle permet néanmoins de dédramatiser ce qui peut l'être, et de laisser l'acrimonie loin de soi. Il y a des choses qui n'ont pas besoin de m'atteindre, car en fin de compte, seul importe le regard du Christ sur toute chose, et sur moi qui suis concerné. Seule reste la qualité de cette espérance-là dans les vicissitudes du temps. L'autre peut bien avoir une opinion sur moi, mais Dieu seul, par la parole et le regard du Christ, a un avis éclairé.
En attendant, chacun et chacune est un rameur pour le Christ (c'est le sens du mot « serviteur » au début du texte), ou bien l'intendant – le concierge! – fidèle des mystères de Dieu – de ce que je reçois déjà de lui en espérance. Voilà une promotion inattendue!
Et, dit l’apôtre: oui, je suis une ordure, mais je suis recyclé par la grâce!
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la plume est leste, le verbe haut en couleurs : Paul ne rechigne à aucun effet rhétorique pour emporter l'adhésion de ses auditeurs! Aujourd'hui, il faudrait sans doute la verve d'un rappeur pour rendre l'intensité des expressions utilisées et la violence de l'ironie.
Est pointé là ce qui ressemble fort au syndrome corinthien le plus courant dans l'Eglise : avoir la tranquille assurance, non des choses que l'on espère, mais des réponses trouvées, des énigmes résolues, du voyage terminé – bref, de Dieu expliqué.
Qu'on soit très engagé dans une activité ecclésiale ou distancié, peu importe : les uns et les autres ont arrêté de porter la question et la curiosité plus loin, ou en profondeur. Non que ce soit forcément de leur faute d'ailleurs, mais il y a eu une ambition suspendue, une aventure contrariée. On croit parce que c'est comme cela, et cela suffit. Or, la foi ne s'épuise pas dans la résolution du mystère.
Croire, ce n'est pas être exténué, mais réveillé!
La foi, c'est Dieu qui nous met en ‘recyclage’ constant.
Etes-vous de ceux qui ont déjà tout compris dans le Christ, ou de ceux qui restent un peu fous et décalés à cause du Christ?