1
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,2
chantez et jouez pour lui,3
glorifiez-vous de son nom très saint :4
Cherchez le Seigneur et sa puissance,5
souvenez-vous des merveilles qu’il a faites,6
vous, la race d’Abraham son serviteur,7
Le Seigneur, c’est lui notre Dieu :8
Il s’est toujours souvenu de son alliance,9
promesse faite à Abraham,10
érigée en loi avec Jacob,11
Il a dit : « Je vous donne le pays de Canaan,12
En ces temps-là, on pouvait les compter :13
ils allaient de nation en nation,14
Mais Dieu ne souffrait pas qu’on les opprime ;15
« Ne touchez pas à qui m’est consacré,
Commentaire
Diable, quelle affaire!
Après les promesses liées à la prière : «le Père céleste donnera le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent», la lumière s'assombrit. Tout commence par un exorcisme : un muet est délivré de son démon.
Pour notre part nous pourrions trouver absurde de croire à un monde peuplé de démons. Cependant pour Jésus, ses spectateurs, Luc et ses premiers lecteurs, cette question n'est pas encore de mise. Elle est plutôt de savoir au nom de qui ou de quoi Jésus opère, d’où et de qui reçoit-il ou tire-t-il son autorité. Si certains admirent, d'autres soupçonnent : Jésus agit au nom de Béelzéboul !
Dans l'Ancien Testament, ce terme est revêtu d’une ambivalence ironique : il signifie à la fois le «dieu des mouches» (donc « dieu du fumier ») mais aussi «maître de résidence élevée», parodie satanique du Dieu d'Israël, Dieu du ciel et résidant dans le temple.
Le diable est donc une figure symbolique parodiant à la fois la puissance et la présence de Dieu. L'individu, rivé à sa volonté effrénée de pouvoir, de manipulation et de liberté propre, «singe» Dieu et devient démoniaque, sourd-muet pour ainsi dire.
Cette réalité-là prend une forme objective que l'Ecriture appelle parfois Satan.
Face à Jésus, d'autres souhaitent que Dieu, directement, «du ciel» approuve tangiblement Jésus, démontrant par-là même la misère de leur foi. Jésus peut seulement dire que dans son geste habile, la royauté de Dieu devient tangible. Seule une femme de la foule le reconnaît. Mais ce qui compte, ce n'est pas de faire partie de la famille de Jésus, mais de vivre de sa Parole dans la durée.