2
Heureux qui pense au pa
uvre et au faible :
le Seigneur le sauve au jo
ur du malheur !
3
Il le protège et le garde en vie, heure
ux sur la terre.
Seigneur, ne le livre pas à la merc
i de l’ennemi !
4
Le Seigneur le soutient sur son l
it de souffrance :
si malade qu’il s
oit, tu le relèves.
5
J’avais dit : « Pitié pour m
oi, Seigneur,
guéris-moi, car j’ai péch
é contre toi ! »
6
Mes ennemis me cond
amnent déjà :
« Quand sera-t-il mort ? son n
om, effacé ? »
7
Si quelqu’un vient me voir, ses prop
os sont vides ;
il emplit son cœur de pensées méchantes,
il sort, et dans la r
ue il parle.
8
Unis contre moi, mes ennem
is murmurent,
à mon sujet, ils prés
agent le pire :
9
« C’est un mal pernicie
ux qui le ronge ;
le voilà couché, il ne pourra pl
us se lever. »
10
Même l’ami, qui av
ait ma confiance
et partageait mon pain, m’a frapp
é du talon.
11
Mais toi, Seigneur, prends piti
é de moi ;
relève-moi, je leur rendr
ai ce qu’ils méritent.
12
Oui, je saur
ai que tu m’aimes
si mes ennemis ne chantent p
as victoire.
13
Dans mon innocence tu m’
as soutenu
et rétabli pour toujo
urs devant ta face.
14
Béni soit le Seigneur,
Die
u d’Israël, *
depuis toujours et pour toujours !
Am
en ! Amen !
Commentaire
L’aujourd’hui dans l’avenir
L’idéologie contemporaine nous incite à vivre l’instant présent, à être présent à soi-même, à considérer le maintenant comme le temps le plus essentiel. C’est en partie justifié. Car trop longtemps, le christianisme a déterminé la société dans la consolation de ce qui doit encore venir, ou l’a même invitée à fixer son regard sur le paradis, au mépris du monde d’ici-bas.
Notre page de Paul aux Philippiens propose une troisième voie, celle de la tension entre deux pôles : vivre l’instant présent comme une éternité bienfaisante d’une part, et courir vers le plus – plus de vie, plus de justice, plus de spiritualité d’autre part. L’important ne serait pas l’obtention du « prix », mais la course elle-même, le mouvement vers l’avant, l’espérance.
Une vie totalement engloutie dans le présent perd la richesse du désir, l’attrait de l’inaccompli … à accomplir. Alors qu’une vie unilatéralement tournée vers ce qui est encore à venir perd la joie des moments présents. Notre texte prend en compte cette tension entre les deux attitudes ; les versets 12 et 15 nous invitent à la chercher et la développer tout au long de la vie chrétienne. Au v. 12 il est écrit : « Ce n’est pas que j’aie déjà obtenu tout cela ni que je sois déjà parvenu à l’accomplissement ». L’auteur exprime le désir de plus de vie, il est tendu vers l’avenir. Au v. 15, il tempère le débat en ajoutant prudemment : « Si toutefois nous sommes des gens accomplis ».
On dirait que l’auteur est déjà dans une vie totalement comblée. Il est d’ailleurs recommandable de saisir et se réjouir des moments où nous vivons une plénitude. Mais gardons cette tension entre le désir des biens incomparables à venir et la joie des grâces déjà reçues.