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La terre s’ouvre : elle avale Datan,18
un feu détruit cette bande,19
À l’Horeb ils fabriquent un veau,20
ils échangeaient ce qui était leur gloire21
Ils oublient le Dieu qui les sauve,22
des miracles au pays de Cham,23
Dieu a décidé de les détruire.24
Ils dédaignent une terre savoureuse,25
ils récriminent sous leurs tentes26
Dieu lève la main contre eux,27
de perdre leurs descendants chez les païens,28
Ils se donnent au Baal de Pégor,29
ils irritent Dieu par toutes ces pratiques :30
Mais Pinhas s’est levé en vengeur,31
son action est tenue pour juste
Commentaire
La paix à vil prix
Voilà un retour à la situation du chapitre 24. Promesses et réconciliation encore.
Mais le chapitre suivant (27) les démentira.
Malgré les réconciliations, David ne parviendra pas à faire confiance à Saül. Celui-ci non plus : il fera surveiller David (27,4).
David habitera donc chez les Philistins avec forces et familles. Il survivra de raids sur les voisins méridionaux, faisant croire qu’ils sont dirigés contre Israël.
Désinformation, peurs et ambiguïtés : il en avait fini, mais elles le collent !
L’opportunisme de David ne craint pas la haute trahison.
Mais de calcul en calcul, d’une solution provisoire à d’autres, David mène une Realpolitik, recherche scabreuse d’un chemin pour sauver sa vie et parvenir à la royauté dont il a reçu l’onction.
D’où lui vient le mystérieux courage qu’il met à presser le fruit précaire d’une situation pourrie… pour un peu de jus ? Cette perspicacité à discerner des signes servant de tremplins pour rebondir ?
L’intention du texte n’est pas de répondre à ces questions. Il les pose néanmoins au lecteur moderne, déstabilisé de voir vilipender des repères, au politicien mis au défi de surfer sur des valeurs et des médiocrités.
Il les a posées à la culture juive tout au long de son histoire.
Est-il encore possible, Seigneur, de prier, de cultiver notre jardin spirituel quand nous assiège de l’extérieur le tumulte des surcharges et requêtes, et que nous minent de l’intérieur culpabilités et remords ?
Fais-nous la grâce de provisionner, en des temps sereins, l’aplomb de la foi qu’il nous faudra en des temps difficiles.