1
Seigneur, je t’appelle : acco
urs vers moi !
Écoute mon appel quand je cr
ie vers toi !
2
Que ma prière devant toi s’él
ève comme un encens,
et mes mains, comme l’offr
ande du soir.
3
Mets une garde à mes l
èvres, Seigneur,
veille au se
uil de ma bouche.
4
Ne laisse pas mon cœur pench
er vers le mal
ni devenir complice des h
ommes malfaisants.
Jamais je ne goûter
ai leurs plaisirs :
5
que le juste me reprenne et me corr
ige avec bonté.
Que leurs parfums, ni leurs poisons, ne to
uchent ma tête !
Ils font du mal : je me ti
ens en prière.
6
Voici leurs juges précipit
és contre le roc,
eux qui prenaient plais
ir à m’entendre dire :
7
« Comme un sol qu’on reto
urne et défonce,
nos os sont dispersés à la gue
ule des enfers ! »
8
Je regarde vers toi, Seigne
ur, mon Maître ;
tu es mon refuge : ép
argne ma vie !
9
Garde-moi du fil
et qui m’est tendu,
des embûches qu’ont dress
ées les malfaisants.
Commentaire
Devant Dieu
Sobre, la petite phrase de David : « J’ai péché contre le Seigneur ! » (verset 13)
Cette repentance forme le noyau des chapitres 10 à 12 qu’enveloppent les discours de Nathan : mise en lumière de la faute, puis annonce de la clémence de Dieu.
Ce message de grâce est cependant encadré de noir : avant cet ensemble – la mort d’Urie – et après cet ensemble – la mort du fils.
Dans un cercle concentrique plus large, David va vers Bethsabée. Et parallèlement, la vie continue : sur le plan politico-militaire, c’est la prise de Rabba après son siège (12,26-31).
Repentant, David n’est plus celui qui gère et maîtrise, avec brio et presque détachement. Il reconnaît ce qui est. Il reconnaît où il en est, lui. Il se laisse toucher. Et il s’investit pleinement, corps et pensée, pour sauver son fils.
Sa position a changé : il n’est plus le roi au-dessus des lois. Il est le croyant engagé corps à corps dans le débat avec Dieu. Il se reconnaît devant Dieu avec son profond désir et avec ses limites ; il cherche à fléchir Dieu, fait appel encore à sa bonté.
Quand c'est trop tard, il accepte le verdict, se prosterne au temple. Et le récit se remboîte. David rejoint celle qui désormais est appelée sa femme. Un nouvel enfant naît. Il est aimé de Dieu. Dans l’affaire de Rabba, David n’était pas au front, mais c’est à l’intérieur qu’il a mené combat. Il a mesuré ses forces et reconnu son maître. Et c’est jusqu’au front que cette réforme intérieure a fait sentir ses conséquences, comme une onde qui se répercute.
Dans nos combats intérieurs demandons au Seigneur, lui le garant de la justice, l’origine de toute bonté, de se faire l’adversaire qui nous teste. Accueillons-le comme le partenaire de notre conversion, de notre croissance dans la foi.