2
De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,3
pour toi, j’exulterai, je danserai,4
Mes ennemis ont battu en retraite,5
Tu as plaidé mon droit et ma cause,6
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,7
L’ennemi est achevé, ruiné pour toujours,8
Mais il siège, le Seigneur, à jamais :9
il juge le monde avec justice10
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,11
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
Commentaire
Nos Timothée et nos Epaphrodite …
En envoyant ses deux collaborateurs à Philippes, Paul nous montre que la première Eglise était vécue comme un échange de personnes, une circulation des prédicateurs, une manière de créer du lien entre les communautés naissantes: se soucier des uns des autres au-delà de nos frontières (de paroisse, de condition sociale, de famille).
Quand notre fille est née, j’ai eu le privilège d’accueillir un responsable de l’Eglise protestante d’Iran et un pasteur de l’Eglise évangélique arabe d’Alep en Syrie. Ils ont partagé notre joie et l’ont apportée dans ces pays lointains.
Se rencontrer, accueillir et envoyer – échanger! – des frères et sœurs en Christ crée du lien, mondialise le proche et humanise le lointain, créant ainsi des parcelles de fraternité.
Lors d’une réunion d’Eglises au Sénégal, j’ai rencontré un pasteur malgache qui me montrait une photo de chez lui avec un pasteur suisse que je connais bien. Cela nous a beaucoup rapprochés.
C’est ainsi «être Eglise» que de créer du lien au-delà de ce monde qui construit des murs, qui allume la méfiance, voire attise la peur de l’étranger.
Peut-être pouvons-nous mettre à la place des noms de Timothée et d’Epaphrodite d’autres noms, d’autres visages de personnes que nous croisons en nous disant: eux aussi sont nos frères et sœurs en Christ, ou simplement en humanité. C’est Dieu qui peut-être me met en sa présence ou me l’envoie pour m’élargir l’esprit, le cœur et l’humeur.
«Pour que vous vous réjouissiez de le recevoir», écrit Paul.