1
Chantez au Seigne
ur un chant nouveau,
car il a f
ait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa m
ain puissante,
il s’est assur
é la victoire.
2
Le Seigneur a fait conn
aître sa victoire
et révélé sa just
ice aux nations ;
3
il s’est rappelé sa fidélit
é, son amour,
en faveur de la mais
on d’Israël ;
la terre tout enti
ère a vu
la vict
oire de notre Dieu.
4
Acclamez le Seigne
ur, terre entière,
sonnez, chant
ez, jouez ;
5
jouez pour le Seigne
ur sur la cithare,
sur la cithare et t
ous les instruments ;
6
au son de la tromp
ette et du cor,
acclamez votre r
oi, le Seigneur !
7
Que résonnent la m
er et sa richesse,
le monde et to
us ses habitants ;
8
que les fleuves b
attent des mains,
que les montagnes ch
antent leur joie,
9
à la face du Seigneur, car il vient
pour gouvern
er la terre, *
pour gouverner le m
onde avec justice
et les pe
uples avec droiture !
Commentaire
Par en haut ou par en bas?
Ce chant de bénédiction commence par rappeler que Dieu «nous a choisis en lui (Christ) avant la fondation du monde» (v. 4). Il semble admettre une préexistence du Christ auprès de Dieu, ce qui impliquerait une doctrine du salut «par en haut», celle du Christ préexistant descendu du ciel pour sauver l'humanité «par son sang», c'est-à-dire en payant la rançon qui permet de nous libérer de la malédiction du «péché originel».
Mais on peut aussi comprendre que ce qui était avec Dieu dès la fondation du monde, c'est son «logos», son projet pour le monde, qui s'incarnera en temps voulu dans la personne de Jésus, devenu Christ. Cela, c'est le salut «par en bas», la révélation par le Christ d'une vie qui a un sens. Par la suite, Paul l’affirme aussi quand il dit: «Dieu nous a ouvert à cette sagesse et intelligence» pour «mener les temps à leur accomplissement», c'est-à-dire pour établir le règne de Dieu initié par le Christ. Ce qui est en fait le véritable sens du «salut».
Dans ce texte, on retrouve chez Paul cette ambivalence de deux visions du salut: par «en haut» et «par en bas». Deux pistes, dont l'une va prévaloir dès les conciles du IVe siècle, mais dont l'autre, après avoir été étouffée pendant des siècles, a repris force à partir du siècle des Lumières et devrait prévaloir aujourd'hui.