Jeudi 17 Octobre 2024

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Psaume

Psaume 127 (126)

Si le Seigneur ne bâtit

1
Si le Seigneur ne bâtit la maison,
 
 les bâtisseurs travaillent en vain ; *
 
si le Seigneur ne garde la ville,
 
 c’est en vain que veillent les gardes.

2
En vain tu devances le jour,
 
 tu retardes le moment de ton repos, †
 
tu manges un pain de douleur : *
 
 Dieu comble son bien-aimé quand il dort.

3
Des fils, voilà ce que donne le Seigneur,
 
 des enfants, la récompense qu’il accorde ; *
4
comme des flèches aux mains d’un guerrier,
 
 ainsi les fils de la jeunesse.

5
Heureux l’homme vaillant
 
 qui a garni son carquois de telles armes ! *
 
S’ils affrontent leurs ennemis sur la place,
 
 ils ne seront pas humiliés.

Lectures du jour


Deuxième livre de Samuel, Chap. 12, v. 1-10

1
 Alors le Seigneur envoie le prophète Natan à David. Natan entre chez le roi et lui dit: "Dans une ville, il y avait deux hommes. L'un était riche, l'autre était pauvre.
2
 Le riche avait beaucoup de moutons et beaucoup de bœufs.
3
 Le pauvre n'avait rien du tout, sauf une petite brebis qu'il avait achetée. Il lui donnait à manger, et la brebis grandissait avec ses enfants. Elle mangeait la même nourriture que lui et elle buvait le même lait. La brebis dormait à côté de lui. Elle était comme sa fille.
4
 Un jour, un visiteur arrive chez l'homme riche. Celui-ci ne veut pas prendre un mouton ni un bœuf de son troupeau pour préparer le repas. Alors il prend la petite brebis du pauvre et la fait cuire pour son visiteur."
5
 David se met dans une violente colère contre ce riche et il dit à Natan: "Aussi vrai que le Seigneur est vivant, l'homme qui a fait cela mérite la mort!
6
 Il a agi sans aucune pitié! Il doit remplacer la brebis volée par quatre autres brebis!"
7
 Natan dit à David: "L'homme qui a fait cela, c'est toi! Et voici ce que le Seigneur, Dieu d'Israël, te dit: "Je t'ai consacré comme roi d'Israël. Je t'ai délivré de la main de Saül.
8
 Je t'ai donné autorité sur la famille de ton maître Saül. J'ai mis dans tes bras les femmes de ton maître. Je t'ai donné les peuples d'Israël et de Juda. Si ce n'est pas assez, je peux encore te donner deux fois plus.
9
 Pourtant, tu n'as pas respecté mes commandements. Pourquoi donc? Tu as fait ce qui est mal à mes yeux. Pourquoi? Tu as assassiné Urie le Hittite. Oui, tu l'as fait tuer par les Ammonites et tu as pris sa femme pour en faire ta femme!
10
 Eh bien, à partir de maintenant, il y aura toujours des morts violentes dans ta famille. En effet, tu t'es moqué de moi en prenant pour femme la femme d'Urie le Hittite.

Deuxième livre de Samuel, Chap. 12, v. 13-15

13
 Alors David répond à Natan: "Je reconnais mon péché devant le Seigneur." Natan dit à David: "Dans ce cas, le Seigneur te pardonne. Tu ne vas pas mourir.
14
 Mais dans cette affaire, tu as gravement méprisé le Seigneur. C'est pourquoi ton enfant, qui vient de naître, doit mourir."
15
 Ensuite Natan rentre chez lui. L'enfant de David et de Batchéba meurt. Le Seigneur envoie une maladie à l'enfant que la femme d'Urie a donné à David.

Commentaire

Le roi, le militaire loyal, et une petite phrase …

Bethsabée est belle et son nom évoque la « plénitude », le « bonheur ». Elle est l’épouse d’Urie – « le Seigneur est ma lumière ».
Le roi David est seul à Jérusalem ; les guerriers sont au front. « Tout est possible » : un surplus de bonheur à portée de main et la tentation du pouvoir où l’on dispose à sa guise.
Le récit ne décrit ni les sentiments de Bethsabée, ni ceux de David. Un verbe est révélateur : David envoie. Il maîtrise, gère: il envoie Joab et ses serviteurs au front (1) ; pour savoir (3); il envoie la prendre (4). David a le pouvoir, il dispose, détaché.
Pincée d’humour : c’est alors la femme qui envoie (5) pour dire qu’elle est enceinte. Les indications sur son cycle ne laissent pas de place au doute : David est le père. Grain de sable? David encore maîtrise, il a le pouvoir et cherche à brouiller l’origine de l’enfant : il envoie demander à Joab de lui envoyer Urie.
Revenu du front, en permission spéciale, Urie a le pouvoir et la possibilité de rentrer chez lui, de coucher avec sa femme. Mais il est solidaire de l’arche et de ses compagnons d’armes qui dorment sous des huttes à même le sol ; il se sent lié par l’abstinence imposée aux soldats en campagne.
« Tout est possible, mais.. »
Le contraste est fort entre les deux hommes. La loyauté et la rectitude d’Urie mettent à mal les plans du roi David.
En surface et pour David, tout a été bien géré : les rites et le temps du deuil ont été respectés, David prend Bethsabée pour femme ; ils accueillent leur fils.
Mais un demi-verset clôt le chapitre (27b). Presque rien, un commentaire …
Sa sobriété frappe après les développements consacrés à ce que doit annoncer et ce qu’annonce le messager. Une toute petite phrase, mais elle s’enracine dans la promesse de celui qui a donné à son peuple un cadre de lois pour vivre heureux, elle vient de celui qui en est le garant, elle vient de celui que Job (19,25) appelle « mon rédempteur ». Cette phrase est la voie des sans-voix, la porte-parole des opprimés. Elle rend justice à l’indignation du lecteur et elle dénonce l’aspect bancal de l’édifice colmaté.
Elle démasque une « justice » qui n’est pas celle qui convient au pouvoir que Dieu a délégué à son oint.

Sujets de prière

Oraison

Dieu tout-puissant, notre Père,
dans ta bonté insondable,
tu nous accordes un pardon sans limite;
nous t’en prions,
qu’il suscite en nous un esprit de pardon:
que notre amour aille grandissant,
qu’il gagne en clairvoyance,
afin que nous discernions ce qui est bon,
pour nous et pour nos frères;
nous te le demandons par Jésus-Christ,
notre Seigneur.

Cantique 47-14 (du recueil Alléluia)

Prends ma main dans la tienne