2
Berger d’Isra
ël, écoute,
toi qui conduis Jos
eph, ton troupeau :
resplendis au-dess
us des Kéroubim,
3
devant Éphraïm, Benjam
in, Manassé !
Rév
eille ta vaillance
et vi
ens nous sauver.
℟
4
Dieu, fais-no
us revenir ; *
que ton visage s’éclaire,
et nous ser
ons sauvés !
5
Seigneur, Die
u de l’univers, *
vas-tu longtemps encore
opposer ta colère aux pri
ères de ton peuple,
6
le nourrir du p
ain de ses larmes, *
l’abreuver de l
armes sans mesure ?
7
Tu fais de nous la c
ible des voisins :
nos ennemis ont vraim
ent de quoi rire !
℟
8
Dieu, fais-no
us revenir ; *
que ton visage s’éclaire,
et nous ser
ons sauvés !
9
La vigne que tu as pr
ise à l’Égypte,
tu la replantes en chass
ant des nations.
10
Tu déblaies le s
ol devant elle,
tu l’enracines pour qu’elle empl
isse le pays.
11
Son ombre couvr
ait les montagnes,
et son feuillage, les c
èdres géants ;
12
elle étendait ses sarm
ents jusqu’à la mer,
et ses rej
ets, jusqu’au Fleuve.
13
Pourquoi as-tu perc
é sa clôture ?
Tous les passants y grapp
illent en chemin ;
14
le sanglier des for
êts la ravage
et les bêtes des ch
amps la broutent.
(℟)
15
Dieu de l’univ
ers, reviens !
Du haut des cieux, reg
arde et vois :
visite cette v
igne, protège-la,
16
celle qu’a plant
ée ta main puissante,
le rejeton qui te d
oit sa force.
17
La voici détru
ite, incendiée ;
que ton visage les men
ace, ils périront !
18
Que ta main souti
enne ton protégé,
le fils de l’homme qui te d
oit sa force.
19
Jamais plus nous n’ir
ons loin de toi :
fais-nous vivre et invoqu
er ton nom !
℟
20
Seigneur, Dieu de l’univers,
fais-no
us revenir ; *
que ton visage s’éclaire,
et nous ser
ons sauvés.
Commentaire
Saints
Pour l’évangéliste, le monde (avec ou sans guillemets) est obscur, peuplé de forces multiples et néfastes; c’est le lieu du mal: dans le grec du Nouveau Testament, il n’y a pas de majuscules. C’est l’Eglise qui a personnalisé le mal en Mal, Malin, Mauvais, Diable ou Satan. C’est plus facile: ainsi a-t-on un adversaire – pardon! un Adversaire – net et précis. L’évangile de Jean, en parlant du monde et du mal sans majuscule, nous laisse entendre qu’il n’y a pas un M. Shaïtan cornu et barbichu sur les épaules de qui on peut coller tout ce qui ne va pas. Ce sont le «monde», la vie, l’humanité qui portent en eux le mal. Ce sont les humains qui sont traversés à la fois de bien et de mal.
Certes, les chrétiens ne sont «pas du monde», parce que Jésus les a faits siens par leur foi même. Mais, bataillant contre les tentations, culpabilisés du mal auquel ils collaborent, victimes de celui qu’on leur fait, peinés du mal qu’on inflige à autrui, ils sont encore fichtrement dans le monde! – et j’en suis …
Car le mal, pour vaincu qu’il soit, nous soumet et nous terrasse encore, plus souvent qu’à son tour! C’est pourquoi Jésus nous parle de «consécration» et de «sanctification», comme disent encore les plus anciennes traductions.
Le Christ est consacré, il est présence sacrée de Dieu dans le monde; il est saint, pur et neuf, hors le monde, lors même qu’il est encore dans le monde au moment où il prononce devant les disciples ce discours d’adieu.
Et c’est par lui que nous, les croyants, sommes consacrés à Dieu, nous sommes ses saints, ceux qu’il a sanctifiés par sa vérité, ceux qu’il a fait avancer en pleine lumière, ceux qu’il purifie. Ils sont encore dans l’ombre et y combattent mais leur avenir est déjà passé, avec leur Seigneur, sur le versant soleil.
C’est ainsi que nous sommes présence de Dieu dans le monde par l’union que son Fils nous offre.