2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Arriva ce qui devait arriver…
L’aventure humaine commence – si fascinante et aux conséquences si compliquées – qui conduit du sexisme à la culpabilité, de l’institutionnalisation patriarcale à la division orientée du travail, de l’entrée du mal dans le cœur humain à sa prolifération à taille d’univers.
Le serpent, la ruse, l’amitié déguisée inaugurent ce champ de bataille…
Dialogue subtil avec la femme : le ver est dans le fruit ! Et elle de partager avec son homme, et tous les deux de commettre le fameux délit ! Résultat : ils voient leur nudité, trouvent que c’est mal et se cachent…
Dieu se promène dans le souffle du soir : où es-tu, mon Adam ?
Mais, questionne la tradition juive, Dieu n’est-il pas l’Omniscient ? Ou bien il l’est et donc il sait où est Adam. Ou bien il ne sait pas où est Adam, et alors il n’est pas l’Omniscient !
La réponse : Oui, Dieu est l’Omniscient. Car c’est à Adam que s’adresse la question: Où es-tu, Adam, dans ton monde ? Où es-tu, Adam, dans ta vie ? Adam répond : J’ai peur ! Et puis, ce n’est pas moi, c’est elle !... Adam s’est perdu dans sa vie, Eve aussi. Ils commencent à connaître la peur, la lâcheté, le rejet des responsabilités… ce n’est pas moi, dit la femme à son tour, c’est le serpent !
Le fragile équilibre de l’harmonie, de l’estime mutuelle, du bonheur tout nu est définitivement perdu. Avant la punition, avant l’exclusion.
C’est vrai, souvent nous nous condamnons nous-mêmes au pire …