1
Seigneur, mon rocher, c’est t
oi que j’appelle : †
ne reste p
as sans me répondre, *
car si tu gard
ais le silence,
je m’en irais, moi auss
i, vers la tombe.
2
Entends la v
oix de ma prière
quand je cr
ie vers toi, *
quand j’él
ève les mains
vers le S
aint des Saints !
3
Ne me traîne p
as chez les impies,
chez les h
ommes criminels ; *
à leurs voisins ils p
arlent de paix
quand le m
al est dans leur cœur.
~
6
Bén
i soit le Seigneur *
qui entend la v
oix de ma prière !
7
Le Seigneur est ma f
orce et mon rempart ;
à lui, mon cœ
ur fait confiance :
il m’a guéri, ma ch
air a refleuri,
mes chants lui r
endent grâce.
8
Le Seigneur est la f
orce de son peuple,
le refuge et le sal
ut de son messie.
9
Sauve ton peuple, bén
is ton héritage,
veille sur lui, porte-l
e toujours.
Commentaire
Croire dans le doute: le service du prophète!
Pour la première fois, un doute se glisse dans l’esprit du prophète: ce peuple aura-t-il assez de foi pour retourner dans son pays et relever Jérusalem? Il pressent que ce retour sera dispersé et grinçant.
D’autre part, le texte du cylindre de Cyrus apporte un démenti cinglant à l’espoir du prophète de voir la souveraineté de l’Eternel et son Nom reconnus dans tout l’empire.
Cyrus restaure les temples païens, proclame la divinité de Mardouk: un affront à la foi du prophète. Il a beau avoir été appelé par lui «messie», «ami», et il a beau, de fait, avoir participé à l’œuvre de Dieu, il ne sera plus mentionné, si ce n’est dans le blâme indirect du verset 22 : « Mais point de paix, a dit le Seigneur, pour les méchants ». Ce qui n’empêche pas Esaïe d’entonner l’hymne joyeux qui conclut notre passage.
Cette Babylone, dont les Israélites sont exhortés à sortir sans délai est aussi dans Apocalypse 18,4 le symbole des lieux d’arrogance, de luxe et d’inconduite; les nouveaux chrétiens pressentent qu’il vaut mieux s’en extraire, pour leur salut.
C’est cette fuite des lieux de perdition qui, à l’aurore de notre ère, peuplera les solitudes de Haute-Egypte d’ermitages (Antoine, les Pères du Désert …) puis de communautés monastiques.
Tant par leur extrême frugalité, leur recherche intransigeante de vie spirituelle et leur pratique de l’accueil, ces gens ont pris au sérieux la prophétie du verset 21 et ont, à leur manière, fait «fleurir le désert».