1
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme ;
Seigneur mon Die
u, tu es si grand !
Revêt
u de magnificence,
2
tu as pour mantea
u la lumière !
Comme une tenture, tu dépl
oies les cieux,
3
tu élèves dans leurs ea
ux tes demeures ;
des nuées, tu te f
ais un char,
tu t’avances sur les
ailes du vent ;
4
tu prends les v
ents pour messagers,
pour serviteurs, les fl
ammes des éclairs.
5
Tu as donné son ass
ise à la terre :
qu’elle reste inébranl
able au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’ab
îme des mers :
les eaux couvraient m
ême les montagnes ;
7
à ta menace, elles pr
ennent la fuite,
effrayées par le tonn
erre de ta voix.
8
Elles passent les montagnes, se r
uent dans les vallées
vers le lieu que tu leur
as préparé.
9
Tu leur imposes la lim
ite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jam
ais couvrir la terre.
10
Dans les ravins tu fais jaill
ir des sources
et l’eau chemine aux cre
ux des montagnes ;
11
elle abreuve les b
êtes des champs :
l’âne sauvage y c
alme sa soif ;
12
les oiseaux séjo
urnent près d’elle :
dans le feuillage on ent
end leurs cris.
~
Commentaire
Un inconnu qui nous introduit à ce qu'il faut connaître …
Deux fois déjà dans cette lettre (en 5,6 et 6,20) nous avons trouvé la mention de Melkisedek. A vrai dire, c'est un personnage bien mystérieux dont l'Ancien Testament ne parle qu'en Genèse 14 et dans le Psaume 110 pour dire à quel point il mérite bien et incarne parfaitement le nom qu'il porte: «Roi [parfaitement] juste», et à quel point Dieu attend des hommes – notamment de ceux qu'il envoie pour leur servir de modèle et d'interpellation – des comportements «justes», c'est-à-dire alignés sur sa volonté.
A part cela, c'est le mystère complet sur ce personnage.
Or justement l'auteur tire de ce silence, selon une méthode de lecture des textes de l'Ancien Testament courante dans son milieu, une conclusion déroutante pour nous: du moment que l'Ecriture ne rapporte rien de sa naissance, ni de sa mort, ni de la généalogie dont il est issu, c'est que le personnage sortait de l'éternité et y entrait comme le Fils de Dieu lui-même.
En outre le fait qu'il ait béni Abraham, le père des croyants et qu'il en ait reçu la dîme prouve, selon l'auteur, sa place éminente dans l'œuvre de Dieu.
Melkisedek était donc, aux yeux de l'auteur, un témoin de plus à verser au dossier de la validation du Christ comme unique vrai «Roi-Sacrificateur». Et le moyen de rendre cette cause accessible aux chrétiens issus du Judaïsme. Ainsi seul l'Esprit Saint - et les rencontres étonnantes qu'il suscite - a le pouvoir de nous dévoiler le mystère du Serviteur souffrant et triomphant.