Mardi 15 Avril 2025

Temps

Semaine Sainte

Semaine

Mardi

Complément

Psaume

Psaume 44 (43), 16-27

Ne nous rejette pas

16
Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
 
la honte couvre mon visage,
17
sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
 
sous les yeux de l’ennemi qui se venge.

 
          ~

18
Tout cela est venu sur nous
 
 sans que nous t’ayons oublié : *
 
nous n’avions pas trahi ton alliance.

19
Notre cœur ne s’était pas détourné
 
et nos pieds n’avaient pas quitté ton chemin
20
quand tu nous poussais au milieu des chacals
 
et nous couvrais de l’ombre de la mort.

21
Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
 
tendu les mains vers un dieu étranger,
22
Dieu ne l’eût-il pas découvert,
 
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23
C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt,
 
qu’on nous traite en bétail d’abattoir.

24
Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
 
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25
Pourquoi détourner ta face,
 
oublier notre malheur, notre misère ?

26
Oui, nous mordons la poussière,
 
notre ventre colle à la terre.
27
Debout ! Viens à notre aide !
 
Rachète-nous, au nom de ton amour.

Lectures du jour


Évangile selon Marc, Chap. 15, v. 1-41

1
Le matin, de bonne heure, les chefs des prêtres se réunissent avec les anciens, les maîtres de la loi et tout le Tribunal religieux, pour prendre une décision. Ils font attacher Jésus, ils l'emmènent et le livrent à Pilate.
2
Pilate demande à Jésus : « Est-ce que tu es le roi des Juifs ? » Jésus lui répond : « C'est toi qui le dis. »
3
Les chefs des prêtres accusent Jésus de beaucoup de choses.
4
Pilate demande encore à Jésus : « Tu ne réponds rien ? Tu entends tout ce qu'ils disent contre toi ? »
5
Mais Jésus ne répond plus rien, et Pilate est très étonné.
6
À chaque fête de Pâque, Pilate libère un prisonnier, celui que la foule veut.
7
Un homme appelé Barabbas est en prison avec ses camarades. Ils ont tué quelqu'un quand ils se sont révoltés contre les Romains.
8
La foule arrive chez Pilate. Les gens se mettent à lui demander : « Fais pour nous ce que tu as l'habitude de faire ! »
9
Pilate leur répond : « Est-ce que vous voulez que je vous libère le roi des Juifs ? »
10
En effet, Pilate le sait bien : les chefs des prêtres lui ont livré Jésus par jalousie.
11
Mais les chefs des prêtres poussent la foule à dire : « Libère-nous Barabbas ! »
12
Pilate leur demande encore : « Qu'est-ce que je vais donc faire de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »
13
Ils répondent en criant : « Cloue-le sur une croix ! »
14
Pilate leur dit : « Qu'est-ce qu'il a donc fait de mal ? » Mais ils crient encore plus fort : « Cloue-le sur une croix ! »
15
Pilate veut faire plaisir à la foule, il leur libère Barabbas. Il fait frapper Jésus à coups de fouet, puis il le livre aux soldats pour qu'ils le clouent sur une croix.
16
Les soldats amènent Jésus à l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le palais du gouverneur, et ils appellent toute la troupe.
17
Pour se moquer de Jésus, ils lui mettent un vêtement en beau tissu rouge. Ils tressent une couronne avec des branches épineuses et ils la posent sur sa tête.
18
Ils se mettent à le saluer en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! »
19
Ils le frappent sur la tête avec un roseau et ils crachent sur lui. Ils se mettent à genoux pour s'incliner jusqu'à terre devant lui.
20
Quand ils ont fini de se moquer de lui, ils lui enlèvent le vêtement rouge et ils lui remettent ses habits. Ensuite, ils l'emmènent dehors pour le clouer sur une croix.
21
Un homme de Cyrène, appelé Simon, le père d'Alexandre et de Rufus, passe par là en revenant des champs. Les soldats l'obligent à porter la croix de Jésus.
22
Ils conduisent Jésus à un endroit appelé Golgotha, ce qui veut dire « Le lieu du Crâne ».
23
Ils veulent lui faire boire du vin mélangé avec de la myrrhe. Mais Jésus n'en prend pas.
24
Ensuite, les soldats le clouent sur une croix. Ils tirent au sort pour savoir qui aura ses vêtements, puis ils les partagent entre eux.
25
Il est neuf heures du matin quand ils le clouent sur la croix.
26
Il y a une pancarte qui indique pourquoi Jésus est condamné. Dessus, on a écrit : « Le roi des Juifs ».
27
Les soldats clouent aussi deux bandits sur des croix, à côté de Jésus : l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.
29
Les gens qui passent par-là secouent la tête et ils insultent Jésus en disant : « Eh ! Tu voulais détruire le temple et le reconstruire en trois jours !
30
Eh bien, sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! »
31
De même, les chefs des prêtres et les maîtres de la loi se moquent de Jésus. Et ils se disent entre eux : « Il a sauvé les autres, mais il ne peut pas se sauver lui-même !
32
Maintenant, le Messie, le roi d’Israël, n’a qu’à descendre de la croix ! Si nous voyons cela, alors nous croirons en lui ! » Et ceux qu’on a cloués sur des croix à côté de Jésus l’insultent aussi.
33
À midi, il fait nuit dans tout le pays, jusqu’à trois heures de l’après-midi.
34
À trois heures, Jésus crie d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabaktani ? » Cela veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
35
Parmi ceux qui sont là, certains l’entendent et disent : « Il appelle Élie ! »
36
L’un d’eux part en courant. Il trempe une éponge dans du vinaigre. Il met l’éponge au bout d’un roseau et la présente à Jésus pour qu’il boive. Il dit : « Attendez ! Nous allons voir si Élie vient le descendre de la croix ! »
37
Mais Jésus pousse un grand cri et il meurt.
38
Le grand rideau qui est dans le temple se déchire en deux morceaux, depuis le haut jusqu’en bas.
39
L’officier romain qui est en face de Jésus voit comment il est mort et il dit : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
40
Quelques femmes aussi sont là et elles regardent de loin. Parmi elles, il y a Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques le Jeune et de José, et Salomé.
41
Elles ont suivi Jésus et l’ont servi quand il était en Galilée. Il y a là aussi beaucoup d’autres femmes qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Commentaire

Le calcul ou le don

Pierre et un autre disciple suivent à distance, probablement sans trop savoir à quoi s’attendre ni comment se positionner. Jean décrit simplement les événements sans s’arrêter sur les sentiments de Pierre ni les juger… qu’aurais-je fait à la place de Pierre?
En rappelant la parole de Caïphe, «il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple» (Jean 11,51-52), l’évangéliste met en avant le paradoxe de la Passion: alors qu’ils veulent liquider Jésus, ses adversaires vont réaliser la volonté de Dieu.
La parole de Caïphe est à double sens et c’est une prophétie involontaire. Dans la logique de Caïphe, c’est l’expression de son sens du calcul politique. Dans la logique de Dieu, cela signifie le don de son Fils pour «rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés» (Jean 11,52). La logique de Dieu est celle du don, celle de Caïphe le calcul. Et moi, est-ce que je calcule en espérant un retour ou est-ce que je m’inscris dans la logique du don?
La réponse n’est pas unique et mes intentions sont souvent mélangées. La figure de Pierre m’aide à me mettre en chemin avec mes contradictions pour aller vers plus de cohérence.
Jésus est interrogé en secret par le grand prêtre Hanne. L’interrogatoire semble purement formel. Jésus ne s’y trompe pas et il répondavec une certaine impertinence qui lui vaut une gifle. Par ses réponses, Jésus s’inscrit dans une attitude qu’on peut qualifier de non- violence active. Il renonce à la violence comme il le dira plus loin à Pilate (Jean 18,36), mais il ne se soumet pas à l’injustice. Il la met en lumière et fait appel à la conscience de celui qui l’a frappé.
Cette mise en lumière de l’injustice met d’ailleurs fin au pseudo-interrogatoire: les adversaires de Jésus n’ont rien à répondre. L’histoire a montré que la non-violence active comme moyen de résister au mal est efficace malgré son prix. L’attitude du Christ me questionne aussi sur mes attitudes face au mal. Est-ce que j’ose prendre la parole face à l’injustice ou est-ce que je me contente d’un silence démissionnaire, voire complice? A l’image du Christ, je veux vivre mes convictions jusqu’au bout et trouver en lui la force de résister.

Sujets de prière

Oraison

Dieu notre Père,
tu sais combien, comme Pierre,
nous te renions souvent,
par nos paroles ou nos actes.
Permets-nous d’accepter que tu renoues
à chaque fois le lien
que nous brisons,
et que les coqs de nos clochers
nous rappellent combien
tu te tiens sans cesse à nos côtés.

Cantique 47-23 (du recueil Alléluia)

Sur nous, merveille