1
Dans son cœur le fou déclare :2
Des cieux, le Seigneur se penche3
Tous, ils sont dévoyés ;4
N’ont-ils donc pas compris,5
Et voilà qu’ils se sont mis à trembler,6
Vous riez des projets du malheureux,7
Qui fera venir de SionTemps du carême
Mardi de la deuxième semaine
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Dieu tout-puissant,
dans ta grâce, tu nous accueilles
et nous appelles à te servir.
Nous t’en prions,
fortifie-nous par ton Saint-Esprit,
et donne-nous de répondre toujours à ton attente,
Par Jésus-Christ, notre Seigneur,
qui vit et qui règne avec toi, Père, et le Saint-Esprit,
un seul Dieu pour les siècles des siècles.
O Dieu vivant !
Commentaire
Quand Dieu se bouche les oreilles …
« Toi, Jérémie, ne m’adresse aucune demande en faveur de ce peuple. »
Interdiction d’intercéder !
Ceci indique d’abord que l’intercession était habituelle et naturelle à Jérémie en tant que prophète. Il ne faut pas croire que ceux-ci sont des professionnels de la menace et des oracles noirs. Son cœur de patriote et de croyant le poussait constamment à prier pour que son peuple soit sauvé. Mais n’y a-t-il pas des moments où, en présence de la sainteté de Dieu bafouée, l’indignation doit l’emporter ?
Le reproche porte sur le culte idolâtre de la « reine du ciel » (18), la déesse babylonienne Ishtar ou l’Astarté des Cananéens, dont le culte correspondra plus tard à celui rendu à la Vénus romaine. Il pointe autant l’inconduite sexuelle dont ces cérémonies sont le cadre que l’adultère spirituel qu’elles sous-tendent : l’époux, le « sponsor » d’Israël, c’est Dieu, dispensateur de la fertilité végétale, animale et humaine, garanties de subsistance et de pérennité. Chercher ailleurs est une insulte.
Comment aujourd’hui recevoir ces invectives divines ?
Pas facile de se sentir concerné !
Dieu est implacable dans le diagnostic posé sur son peuple : ce peuple tourné vers d’autres dieux, buté, incapable d’entendre et de changer quoi que ce soit. Inutile donc que Jérémie intercède pour eux.
Cette dureté de Dieu surprend les croyants que nous sommes, convaincus de la bonté et de la patience divines, certes ! Mais elle montre à quel point Dieu peut se décourager devant l’attitude de son peuple – comme nous aussi parfois : dans des situations délicates, ne nous arrive-t-il pas aussi de ne plus pouvoir vraiment espérer un changement ?
En même temps, Dieu, s’il parle sous le coup de la déception et de la colère, ne cesse tout au long du livre de Jérémie, de chercher et d’attendre que son peuple l’écoute enfin, pour son bonheur… A côté de son désespoir subsiste une flamme d’espérance envers et contre tout.