2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Savoir regarder...
Après les discours d’adieux et la prière de Jésus pour ses disciples, l’évangile selon Jean nous entraîne sans transition dans le récit de l’arrestation et de la mort de Jésus. Le récit, tout en ressemblant aux autres évangiles, développe un regard particulier sur la Passion du Christ. Chez Jean, il n’y a pas d’angoisse du Christ à Gethsémané: Jésus va librement vers sa mort. Sa parole impressionne ses nombreux adversaires symbolisant le monde hostile qui ne veut pas reconnaître en Jésus le Fils de Dieu.
D’emblée, le récit de l’évangile selon Jean pose la question du regard: l’histoire de Jésus est- elle celle d’un prophète juif qui a lamentablement échoué, ou la révélation de l’amour de Dieu?
Jean nous invite à choisir la deuxième option! De manière paradoxale, le Christ va remporter la victoire en assumant librement sa mort.
A travers sa Passion, c’est Dieu qui se révèle dans l’amour le plus absolu. Le «c’est moi» de Jésus signifie littéralement: «Moi, je suis», ce qui renvoie aux paroles en «Je suis» prononcées tout au long de l’évangile, mais aussi à la révélation de Dieu à Moïse dans le buisson ardent.
Ce regard de la foi ne va pas de soi, hier comme aujourd’hui. Il s’agit de discerner les signes de Dieu et les traces de sa présence. Au-delà des mauvaises nouvelles mises en avant par les médias, est-ce que je sais regarder le monde dans lequel je vis pour reconnaître les gestes de l’amour donné à la suite du Christ? La révélation de l’amour de Dieu.