2
Combien de temps, Seigneur, vas-tu m’oublier,3
Combien de temps aurai-je l’âme en peine4
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu ! *5
que l’adversaire ne crie pas : « Victoire ! »6
Moi, je prends appui sur ton amour ; †Temps ordinaire
Lundi
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Dieu éternel et tout-puissant,
qui as fait resplendir dans les ténèbres de ce monde
ta glorieuse lumière,
donne-nous, dans les temps de trouble et de violence,
de ne jamais renoncer
à l’espérance consolante de ton Royaume.
Revêts-nous de toutes les armes de la foi
pour que nous tenions ferme,
et garde nos coeurs dans le Christ Jésus,
notre Seigneur.
Mon Dieu, par ta lumière
Commentaire
Un courage réfléchi et compétent
Les sept jours de la purification des hommes qui avaient fait un vœu (Ac 21, 23-28) allaient s’achever quand des Juifs de la province d’Asie, voyant Paul dans le temple, ameutent la foule contre lui. Paul risque le lynchage – c’est alors que le service d’ordre romain intervient et arrache Paul à cette fureur. Calme, l’apôtre obtient du commandant la permission de s’adresser à la foule.
On remarque dans ce discours beaucoup de sang-froid et d’habileté, tant rhétorique que psychologique. Prenez plaisir à lire jusqu’au v. 16 !
Il décline sa citoyenneté juive (romaine aussi, ce qui lui donne droit à certains égards juridiques), sa formation à la meilleure école (celle de Gamaliel, docteur spirituel écouté aujourd’hui encore), sa militance antichrétienne d’autrefois. Tous ces éléments de CV, de même sa conversion racontée dans le style psalmique des «grandes œuvres de Dieu» doivent rendre Paul sympathique à la foule. Il fait entrer en scène cet Ananias, qu’il appelle «frère» – il l’est au double titre du Juif qu’il reste et du chrétien qu’il est devenu : cela devrait mettre la puce à l’oreille des auditeurs sur la continuité de l’œuvre de salut de Dieu. Car il n’y a aucune traîtrise dans le passage de Paul à Jésus-Christ. Si l’hostilité de la foule devait se poursuivre, ce serait pour des motifs tout autres, irrationnels.
On est édifié par le courage – la parrêsia grecque, cette liberté de parole qui ose exposer son intime conviction devant les grands de ce monde. Un courage réfléchi et compétent.