15
L’homme ! ses jo
urs sont comme l’herbe ;
comme la fleur des ch
amps, il fleurit :
16
dès que souffle le v
ent, il n’est plus,
même la place où il ét
ait l’ignore.
~
17
Mais l’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujo
urs à toujours, *
et sa justice pour les enf
ants de leurs enfants,
18
pour ceux qui g
ardent son alliance
et se souviennent d’accompl
ir ses volontés.
19
Le Seigneur a son tr
ône dans les cieux :
sa royauté s’ét
end sur l’univers.
20
Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porte
urs de ses ordres, *
attentifs au s
on de sa parole !
21
Bénissez-le, arm
ées du Seigneur,
serviteurs qui exécut
ez ses désirs !
22
Toutes les œuvres du Seigne
ur, bénissez-le,
sur toute l’étend
ue de son empire !
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme !
Commentaire
La chute de Saül
Nous sommes habitués à assister dans les médias à la chute spectaculaire d’hommes ou de femmes politiques. Tel qui était promis à un avenir assuré, qui avait tout prévu pour avoir un destin hors pair se retrouve au cœur d’un scandale et, du jour au lendemain, voué aux gémonies médiatiques.
Il y a de quoi nous interroger sur notre attirance pour de tels récits de chutes politiques, comme s’il y avait là une secrète envie qui se transforme en plaisir – Schadenfreude – de voir celui qui avait tous les pouvoirs devenir un paria… Le cœur humain n’est pas toujours rayonnant !
Pourquoi Saül est-il rejeté ? Notre récit est bien obscur … Il semble qu’il n’ait commis aucune faute majeure, qu’il ne soit associé à aucun scandale moral en tout cas… Est-ce peut-être qu’il a outrepassé ses fonctions en prenant la place du prophète et du prêtre en sacrifiant ? C’est un risque inhérent à tout pouvoir politique : devenir religieux, du même coup, pour gagner le plein pouvoir sur les corps et les consciences. Tentation suggérée à Jésus par le diable dans le désert au début de son ministère (Lc 4) et combattue victorieusement par lui au moyen de la Parole de Dieu.
Saül croyait pourtant bien faire, et nous pouvons compatir à son sort. Pour l’auteur de notre récit, Dieu plante un «Stop !» à l’aventure « Saül » avant qu’il n’aille trop loin dans ce pouvoir absolu. Les exemples contemporains de théocratie nous montrent que c’est toujours un piège très dangereux !
Mais alors, cessons nous-mêmes de diviniser nos hommes ou femmes politiques avant de les diaboliser… et considérons-les comme des hommes et femmes « normaux » au service de la société et du bien public. Prions pour qu’ils fassent preuve d’humilité lorsqu’ils sont au faîte du succès et de courage lorsque leur carrière est sur le déclin.