1
Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur,2
Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,3
Que t’infliger, ô langue perfide,4
La flèche meurtrière du guerrier,5
Malheur à moi : je dois vivre en exil *6
Trop longtemps, j’ai vécu parmi ces gens7
Je ne veux que la paix, mais quand je parle
Commentaire
Ciel, ma monnaie !
Jésus passe de l’histoire d’une brebis égarée à celle d’une pièce de monnaie perdue. Est-ce à dire que cette parabole est moins touchante que la précédente – et celle du « perdu » suivant, le fils prodigue ? Dans la présente parabole comme dans les deux autres, Jésus veut parler de la miséricorde de Dieu, d’autant plus bouleversante qu’est modeste l’objet auquel elle s’adresse.
La femme a perdu le dixième de son petit pécule – le berger n’avait perdu que le centième… Comme ce dernier, elle ne se résigne pas à cette perte et entreprend une recherche méthodique et persévérante. Insistance récompensée. Joie communicative.
Le pécheur est la joie de Dieu. Comprenne qui pourra ! Les docteurs du temps de Jésus ne l’ont guère saisi : leur Dieu à eux ne se réjouissait que du juste… Gardons-nous pourtant, du haut de notre christianisme évolué, de mépriser facilement leur piété formaliste. Ces hommes s’efforçaient de connaître Dieu par la réflexion théologique assidue, ils pensaient le rencontrer par l’obéissance la plus exacte, ils sacrifiaient tout plaisir pour mettre en pratique cette Loi aimée. Un pharisaïsme impressionnant se forme inévitablement là où la révélation de l’Ancien Testament sur la justice de Dieu est comprise de manière humaine.
Mais l’amour de Dieu, aussi bien que son jugement, comporte un mystère. L’intelligence humaine du droit de Dieu doit d’abord être brisée puis relevée, avant que l’homme reconnaisse le véritable droit divin. C’est ce « brisement » – mais tout en douceur – que cette parabole, souriante et domestique, veut opérer dans la compréhension que l’homme a de Dieu, dans les images qu’il se fait à son sujet.