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Tu fais le bonheur de ton serviteur,66
Apprends-moi à bien saisir, à bien juger :67
Avant d’avoir souffert, je m’égarais ;68
Toi, tu es bon, tu fais du bien :69
Des orgueilleux m’ont couvert de calomnies :70
Leur cœur, alourdi, s’est fermé ;71
C’est pour mon bien que j’ai souffert,72
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
Commentaire
Quand l’immédiat rend aveugle au futur de la promesse
Les pharisiens, s'ils n'y ont pas assisté, ont sans doute entendu parler du récit précédent – cette splendide providence qui nourrit de sept pains et quelques petits poissons une foule de quatre mille personnes.
Et ils osent demander encore un signe du ciel, un signe de Dieu … Cela ne suffit-il donc pas de nourrir une foule? Non, cela ne suffit pas parce que ce qu'ils veulent, c'est une preuve irréfutable que Jésus est bien en relation étroite avec le ciel, avec Dieu. Or nourrir une foule, même avec peu, est toujours du domaine du possible si l'on partage correctement ce qu'on a.
On cherche donc une preuve plus parlante. Où la trouver?
Il arrive souvent dans notre vie que nous soyons obnubilés par une question qui occupe largement le terrain de nos pensées. Chacun connaît l'histoire de quelque savant qui, sortant faire des courses, ramène une solution à son problème de physique, mais en a oublié le pain qu'il était allé chercher… Colère de son épouse!
Comme la colère de Jésus qui, lancé dans un enseignement, constate que les disciples sont ailleurs. Perdus dans leur souci immédiat d'avoir assez à manger pour le repas suivant. On les comprend: ce n'est tout de même pas une dissertation sur le levain qui va les nourrir!
Au-delà de cette immédiateté tout humaine d'une réponse à un besoin, il y a plus important.
Qu'est-ce qui m'apporte la sécurité dans ma vie?
En parlant du levain des pharisiens dont il faut se méfier, Jésus élargit le débat. Il invite les disciples à mieux comprendre où se trouve l'important et à se «décrisper» de leurs préoccupations immédiates.
Ne vient-il pas de nourrir une foule avec du pain?
Les disciples, au grand désespoir du Maître, n'ont pas compris (voir v. 21) qu'il leur offre toutes les garanties, toutes les sécurités nécessaires à la vie.