1
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
Comment te reconnaître?
Il pourrait passer à côté de moi et peut-être que mes yeux ne le verront pas, il pourrait s’asseoir à ma table et peut-être que je n’y prêterais même pas attention, il pourrait se présenter devant ma porte et peut-être que je ne le prendrai pas au sérieux... Nombreuses sont ces situations de la vie courante où nous ne sommes pas pleinement présent avec ceux qui nous entourent et où nous ne voyons pas que cet autre pourrait être Jésus lui-même.
Ce passage-clef de l’évangile selon Matthieu me dérange, il m’interpelle, il met en exergue tous mes manquements! Est-ce que j’arrive à voir le visage du Christ se dessiner dans le visage de toutes les personnes rencontrées sur ma route? Est-ce que je suis suffisamment ouverte, attentive, vigilante pour ne pas passer à côté de LA rencontre? Cela reviendrait à dire «voir Dieu dans mon frère», mais est-ce vraiment cela que je ressens?
Quand je pose mon regard sur l’autre, je le vois différent ou familier, étranger ou connu, aimé ou méprisé, et selon la situation je le laisse me rencontrer ou au contraire, je m’éloigne de lui parce qu’il me fait peur. Oui, Christ revêt tous ces visages à la fois, qu’ils me soient complémentaires ou familiers, ou qu’ils me soient étrangers ou différents.