14
Et moi, je te pr
ie, Seigneur :
c’est l’he
ure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Die
u, réponds-moi,
par ta vérit
é sauve-moi.
15
Tire-m
oi de la boue,
sin
on je m’enfonce : *
que j’échappe à ce
ux qui me haïssent,
à l’ab
îme des eaux.
16
Que les flots ne me subm
ergent pas,
que le go
uffre ne m’avale, *
que la gue
ule du puits
ne se ferme p
as sur moi.
17
Réponds-m
oi, Seigneur,
car il est b
on, ton amour ; *
dans ta gr
ande tendresse,
r
egarde-moi.
18
Ne cache pas ton vis
age à ton serviteur ;
je suffoque : v
ite, réponds-moi. *
19
Sois proche de m
oi, rachète-moi,
paie ma ranç
on à l’ennemi.
20
Toi, tu le s
ais, on m’insulte :
je suis bafou
é, déshonoré ; *
to
us mes oppresseurs
sont l
à, devant toi.
21
L’insulte m’a broy
é le cœur,
le m
al est incurable ; *
j’espérais un seco
urs, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai p
as trouvé.
Commentaire
Les foules marchaient et criaient
Quel curieux contraste dans cet épisode des Rameaux!
Jésus, d’une part, qui commence par parler et prophétise avant d’entrer dans un grand silence au moment où l’ânesse et l’ânon lui sont amenés.
Et d’autre part, la foule qui marche devant autant que derrière lui silencieuse dans un premier temps, puis qui étend ses vêtements sur la route et coupe des branches, et se met à crier.
Mais ce cri n’a plus rien à voir avec celui, si profond, des deux personnes aveugles d’hier. Ici les cris de la foule acclament et bénissent le Fils de David, et quelques jours plus tard (Matthieu 27,23), ces mêmes cris condamneront en réclamant que Jésus soit crucifié. Un cri capable du meilleur et du pire. Un cri qui ne jaillit pas des entrailles de la prière, mais de l’émotion collective la plus superficielle.
Jésus, aujourd’hui, tu avances sur des branches de palmier; demain, tu marcheras vers le Golgotha, chargé de ta croix. Aujourd’hui, on te jette des branches pour te bénir; demain, on te jettera des pierres. Aujourd’hui, tu es acclamé par les foules; demain tu seras condamné par elles. Aujourd’hui, on crie: «Hosanna au Fils de David!»; demain, on criera: «A mort! Crucifie-le!» Tes mains qui aujourd’hui bénissent seront demain clouées sur la croix.
Ce récit des Rameaux dérange parce qu’il n’est autre qu’un miroir révélant nos
propres contradictions.