2
Je n’ai de rep
os qu’en Dieu seul,
mon sal
ut vient de lui.
℟
3
Lui seul est mon roch
er, mon salut,
ma citadelle : je su
is inébranlable.
4
Combien de temps tomberez-vous sur un homme
pour l’ab
attre, vous tous, *
comme un mur qui penche,
une clôt
ure qui croule ?
5
Détruire mon honneur est leur seule pensée : †
ils se pl
aisent à mentir. *
Des lèvres, ils bénissent ;
au fond d’eux-m
êmes, ils maudissent.
6
Je n’ai mon rep
os qu’en Dieu seul ;
oui, mon esp
oir vient de lui.
℟
7
Lui seul est mon roch
er, mon salut,
ma citadelle : je r
este inébranlable.
8
Mon salut et ma gloire
se tro
uvent près de Dieu. *
Chez Dieu, mon refuge,
mon roch
er imprenable !
~
9
Comptez sur lui en tous temps,
vo
us, le peuple. *
Devant lui épanchez votre cœur :
Dieu est pour no
us un refuge.
10
L’homme n’est qu’un souffle,
les fils des h
ommes, un mensonge : *
sur un plateau de balance, tous ensemble,
ils ser
aient moins qu’un souffle.
11
N’allez pas compter sur la fraude
et n’aspirez p
as au profit ; *
si vous amassez des richesses,
n’y mettez p
as votre cœur.
12
Dieu a dit une chose,
deux choses que j’
ai entendues. †
Ceci : que la force est à Dieu ;
13
à toi, Seigne
ur, la grâce ! *
Et ceci : tu rends à chaque homme
sel
on ce qu’il fait.
Commentaire
Un temps nouveau, le loup, l’agneau et le serpent
Une part de nous se réjouit à l’idée que les jours s’allongent, qu’il y aura bientôt les rencontres et fêtes de famille au soleil, et même la promesse de temps nouveaux. Et un autre regard, peut-être lucide, ou désabusé, ou même résigné, voit que les années passent, que rien ne change pour aller mieux, que les nouvelles du monde ne sont vraiment pas pour nous réjouir. Alors, lire l’évocation de la nouvelle Jérusalem (mentionnée en 65,18-19 et mise en œuvre dans notre passage), serait-ce une rêverie?
On ne peut pas s’empêcher de penser aux dizaines de milliers de migrants, qui sacrifient tout pour risquer les terribles incertitudes éventuellement suivies de lueurs d’espoir, de quelques gestes de bienveillance entre les barbelés et les postes de contrôle… Mais où est la promesse d’un Dieu bienveillant, notre terre propose-t-elle autre chose que la mort, et une consolation pour après?
En face de ces lourds questionnements, on peut aussi regarder notre cheminement personnel, les difficultés et malheurs, les ratages de l’année écoulée, et espérer.
Ma vie ne va pas en rester à un territoire occupé par le mal, le Seigneur parle dans ce passage, comme d’un projet d’amour, d’une nouvelle création! Et de son regard porté sur l’humilié.
Et il compte aussi sur nous pour en donner les signes, comme quand nous protestons pour que la raison du plus fort ne soit pas toujours et forcément la meilleure.
L’attente que Dieu exprime à notre égard (voir 66,2), c’est peut-être qu’au travers de nos rencontres religieuses, même très bien préparées, les « perdus », les mécréants qui cherchent – et c’est aussi nous… – entendent que leur vie peut recevoir un sens. Les rites, la liturgie, les plus beaux cantiques peuvent bien paraître vides de sens s’ils ne sont que du décor qui nous fait plaisir, mais ils peuvent aussi porter l’espérance, parler du Dieu qui nous aime et veut nous rencontrer.
«De quoi t’alarmes-tu, mon cœur, reviens à l’espérance!
Sa grâce est infinie, Il veille sur nos vies.»