1
Je lève les yeux vers les montagnes :2
Le secours me viendra du Seigneur3
Qu’il empêche ton pied de glisser,4
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,5
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,6
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,7
Le Seigneur te gardera de tout mal,8
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
Commentaire
Attente
L’attente est à son comble. Il faut que le Seigneur vienne dans toute sa puissance pour mettre un terme à la souffrance des siens. En réponse à cette demande pressante, une double question: qui es-tu pour craindre l’humain – pour oublier le Seigneur?
Une fois encore, le prophète renvoie à cette question centrale de la confiance.
En théorie – et lorsque tout va bien –, nous sommes facilement prêts à faire confiance; loin de la menace, la confiance va quasi de soi. Et lorsque les choses prennent une tout autre tournure, lorsque la vie bascule et nous bouscule, qu’en est-il?
Je suis toujours impressionnée par ces personnes durement éprouvées par la maladie, par le deuil, ou confrontées à des conditions politiques et économiques très dures et qui, pourtant, savent faire front et puisent au fond d’elles-mêmes les forces nécessaires pour aller de l’avant sans s’effondrer.
Avec ses images très fortes, Esaïe invite à ne pas céder au découragement, et à croire malgré tout que Dieu se souvient et prend soin de nous.
En d’autres mots, c’est de cette confiance sans faille que témoignait Dietrich Bonhoeffer, en écrivant en janvier 1945: «Merveilleusement gardés par des forces bienveillantes, nous attendons sans crainte l’avenir. Dieu est avec nous, soir et matin, et le sera jusqu’au dernier jour.»