1
Si le Seigneur ne bâtit la maison,2
En vain tu devances le jour,3
Des fils, voilà ce que donne le Seigneur,4
comme des flèches aux mains d’un guerrier,5
Heureux l’homme vaillantTemps ordinaire
Jeudi
Deuxième livre de Samuel, Chap. 12, v. 1-10
Deuxième livre de Samuel, Chap. 12, v. 13-15
Intentions de prière proposées par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER)
Dieu tout-puissant, notre Père,
dans ta bonté insondable,
tu nous accordes un pardon sans limite;
nous t’en prions,
qu’il suscite en nous un esprit de pardon:
que notre amour aille grandissant,
qu’il gagne en clairvoyance,
afin que nous discernions ce qui est bon,
pour nous et pour nos frères;
nous te le demandons par Jésus-Christ,
notre Seigneur.
Prends ma main dans la tienne
Commentaire
Le roi, le militaire loyal, et une petite phrase …
Bethsabée est belle et son nom évoque la « plénitude », le « bonheur ». Elle est l’épouse d’Urie – « le Seigneur est ma lumière ».
Le roi David est seul à Jérusalem ; les guerriers sont au front. « Tout est possible » : un surplus de bonheur à portée de main et la tentation du pouvoir où l’on dispose à sa guise.
Le récit ne décrit ni les sentiments de Bethsabée, ni ceux de David. Un verbe est révélateur : David envoie. Il maîtrise, gère: il envoie Joab et ses serviteurs au front (1) ; pour savoir (3); il envoie la prendre (4). David a le pouvoir, il dispose, détaché.
Pincée d’humour : c’est alors la femme qui envoie (5) pour dire qu’elle est enceinte. Les indications sur son cycle ne laissent pas de place au doute : David est le père. Grain de sable? David encore maîtrise, il a le pouvoir et cherche à brouiller l’origine de l’enfant : il envoie demander à Joab de lui envoyer Urie.
Revenu du front, en permission spéciale, Urie a le pouvoir et la possibilité de rentrer chez lui, de coucher avec sa femme. Mais il est solidaire de l’arche et de ses compagnons d’armes qui dorment sous des huttes à même le sol ; il se sent lié par l’abstinence imposée aux soldats en campagne.
« Tout est possible, mais.. »
Le contraste est fort entre les deux hommes. La loyauté et la rectitude d’Urie mettent à mal les plans du roi David.
En surface et pour David, tout a été bien géré : les rites et le temps du deuil ont été respectés, David prend Bethsabée pour femme ; ils accueillent leur fils.
Mais un demi-verset clôt le chapitre (27b). Presque rien, un commentaire …
Sa sobriété frappe après les développements consacrés à ce que doit annoncer et ce qu’annonce le messager. Une toute petite phrase, mais elle s’enracine dans la promesse de celui qui a donné à son peuple un cadre de lois pour vivre heureux, elle vient de celui qui en est le garant, elle vient de celui que Job (19,25) appelle « mon rédempteur ». Cette phrase est la voie des sans-voix, la porte-parole des opprimés. Elle rend justice à l’indignation du lecteur et elle dénonce l’aspect bancal de l’édifice colmaté.
Elle démasque une « justice » qui n’est pas celle qui convient au pouvoir que Dieu a délégué à son oint.