23
Certains, embarqués sur des navires,24
ont vu les œuvres du Seigneur25
Il parle, et provoque la tempête,26
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,27
ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes :℟1
28
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,29
réduisant la tempête au silence,30
Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,℟2
31
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,32
qu’ils l’exaltent à l’assemblée du peuple
Commentaire
David à Hébron
David "demande": la recherche des verdicts divins était une opération purement ‘technique’ – le lancement de dés rituels – ne recourant ni à une libre inspiration ni à un raisonnement théologique.
Etrange chemin – tel que le décrivent les livres de Samuel – de l’accession de David à la royauté. D’abord « déniché » cadet berger dans la famille de Jessé, puis désigné et oint roi par le prophète et orant Samuel, ce roi sans royaume se disperse ensuite dans une action politique profane qui ne semble pas du tout le conduire au but sacral que supposait la fonction royale.
Qui plus est : la prise de fonctions de David comme roi – d’abord sur Juda comme le raconte notre texte puis sur Israël (2 S 5,3) – naît d’une initiative humaine, « les gens de Juda » puis, ultérieurement, « des anciens d’Israël ». La confirmation et la garantie du trône par l’Eternel ne lui seront données que plus tard, « lorsque le roi habita dans son palais (à Jérusalem) » (2 S 7,1).
Rien n’empêche pourtant David de poser des jalons pour l’avenir en se conciliant les bonnes grâces des gens de Yabesh-de-Galaad ; sujets du roi Saül déchu, vaincu et décédé dans des circonstances tragiques, ils le seront plus tard de David lorsque sa royauté aura atteint sa pleine extension.
Il reconnaît en eux des valeurs de loyauté et de dévouement envers la personne royale, même défunte. En se présentant comme le roi d’un état directement voisin bien disposé à son égard, il espère que cette loyauté ne se démentira pas lorsque son royaume s’étendra à leur région. Il crée diplomatiquement une tête de pont.
Certes, c’est Dieu qui conduit l’histoire du monde. Mais il se sert des sentiments de justice et de bonté alliés au pragmatisme, au discernement politique dont peuvent faire preuve les dirigeants. Et que l’Esprit insuffle s’ils se mettent à son écoute.