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Rappelle-toi ta parole à ton serviteur,50
Elle est ma consolation dans mon épreuve :51
Des orgueilleux m’ont accablé de railleries,52
Je me rappelle tes décisions d’autrefois :53
Face aux impies, la fureur me prend,54
J’ai fait de tes commandements mon cantique55
La nuit, je me rappelle ton nom56
Ce qui me revient, Seigneur,
Commentaire
Une libération pour la vie
Ce n'est pas un hasard si le récit de la fille de Jaïrus rappelée à la vie s’entremêle à celui de la femme guérie de sa perte de sang et l’encadre. Malgré les différences d'âge et de situation, en effet, ils racontent au fond la même histoire: celle d'une femme qui retrouve son identité dans la société, et celle d'une jeune fille éveillée à son identité de femme.
Si c'est facile à comprendre pour la femme libérée de son impureté rituelle, comment peut-on dire cela de la fille du chef de la synagogue?
Je trouve chez Françoise Dolto une interprétation qui m'a séduit, une piste plausible que j’explore maintenant avec vous.
Pendant 12 ans, la jeune fille était une «petite fille», comme l'appelle ici son père, un père dont manifestement les liens de l'amour paternel la maintiennent dans une dépendance devenue infantilisante, alors qu'à l'âge symbolique de 12 ans, elle s'apprête à découvrir son identité de femme. Stade à la fois désirable et redouté. Empêchée de s'épanouir dans la vie qui l'attend, elle a abandonné la lutte pour la vie et «se meurt».
Qu'il s'agisse ici d'une vraie mort ou d’un autre syndrome, la question reste ouverte, selon le sens qu'on donne à ces paroles de Jésus: «L'enfant n'est pas morte, elle dort.»
De toute façon, le vrai miracle est son éveil à une vie libérée. Ce miracle, Jésus peut l’opérer grâce à la foi du père de la jeune fille, un père qui, se jetant aux pieds de Jésus, a chassé tout orgueil de son âme. Il peut aller lui aussi vers une étape suivante de la vie: grandir en Dieu.
Il a été libéré de la peur de perdre sa fille.