1
Vraiment, Dieu est bon pour Israël,2
Un rien, et je perdais pied,3
car j’étais jaloux des superbes,4
Jusqu’à leur mort, ils ne manquent de rien,5
ils échappent aux souffrances des hommes,6
Ainsi, l’orgueil est leur collier,7
leurs yeux qui brillent de bien-être8
Ils ricanent, ils prônent le mal,9
leur bouche accapare le ciel,10
Ainsi, le peuple se détourne11
Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?12
Voyez comme sont les impies :13
Vraiment, c’est en vain que j’ai gardé mon cœur pur,14
Me voici frappé chaque jour,
Commentaire
Le malentendu de la prière
Cette histoire commence par un malentendu. Transposé dans notre propre situation, on pourrait intituler ce récit «le malentendu de la prière».
Considérons cette femme, guérie de sa perte de sang et ainsi rendue à sa place légitime dans la société. Où est le malentendu?
En touchant le vêtement de Jésus, elle espère être guérie par ce contact, ce qui montre combien primitive et magique est sa notion du pouvoir de Jésus.
Elle croyait certainement que le corps de Jésus était rempli de forces surnaturelles qui pouvaient sortir de lui-même et lui venir en aide.
L'évangéliste qui raconte cette histoire n'est lui-même pas loin de cette conception lorsqu'il pense que Jésus a senti une force sortir de lui.
Or c'est seulement quand, «effrayée et tremblante», elle se jette aux pieds de Jésus et lui révèle «toute la vérité», que Jésus peut lui dire: «Ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal!» qu’elle reçoit l’exaucement de sa démarche: le don de la paix, suivi d'une guérison.
Où réside alors ce «malentendu de la prière»?
C'est utiliser celle-ci comme une formule magique propre à susciter une intervention de Dieu qui résoudra mon problème, supprimera mon mal.
De même que pour cette femme prosternée devant Jésus et offerte à sa grâce, mon premier mouvement devant Dieu sera de me laisser envahir par sa paix. Cette paix «qui surpasse toute compréhension» me fait retrouver la confiance, me permet de faire face et de poursuivre mon combat dans un accompagnement qui bannit la peur et m'ouvre à son infinie miséricorde.