1
Seigneur, rends-moi justice :2
Éprouve-moi, Seigneur, scrute-moi, *3
J’ai devant les yeux ton amour,4
Je ne m’assieds pas chez l’imposteur,5
L’assemblée des méchants, je la hais,6
Je lave mes mains en signe d’innocence7
pour dire à pleine voix l’action de grâce8
Seigneur, j’aime la maison que tu habites,9
Ne m’inflige pas le sort des pécheurs,10
ils ont dans les mains la corruption ;11
Oui, j’ai marché sans faillir :12
Sous mes pieds le terrain est sûr ;
Commentaire
Mon Dieu, qu'il est bête…
Que ce soit dans les médias ou en assemblée synodale, en rassemblement politique ou en famille, on finit toujours par sortir la grosse bêtise qui mettra un peu d'ambiance dans la fadeur du moment.
C'est bien le cas dans notre récit du jour, où des scribes se croient malins de surfer sur le sentiment familial à l'encontre de Jésus et d'en faire tellement qu'ils finissent par se prendre en retour la claque qu'ils tentaient de flanquer: elle leur revient en pleine face, avec un Jésus au mieux de sa forme qui, sans se laisser démonter, les gratifie d'une réplique empreinte d'une violente ironie. Tel est pris qui croyait prendre.
Jusqu'à présent, je lisais ces lignes avec sérieux; je ne suis pas sûr qu'il faille m'obstiner. Certes, l'affaire est sérieuse, mais j'ose lire la répartie du Nazaréen avec le sourire. Essayez un peu: ne trouvez-vous pas qu'il y a de quoi rire de cet à-propos?
L'argument vous étonne? Eclairons-le.
On prête à Einstein les propos suivants en réponse à quelqu'un qui lui demandait si l'univers était infini, il aurait répondu: «En l'état des connaissances, je ne sais pas. Mais ce qui me donne une idée de l'infini, c'est la bêtise humaine.» Cette bêtise-là, source des plus grands aveuglements, est un blasphème imprescriptible contre l'intelligence – autrement dit: à sortir de belles âneries, il y a vraiment de l'impardonnable dans l'air! Entende qui pourra!... Et malheur aux crétins!