1
Au Seigneur, le m
onde et sa richesse,
la terre et to
us ses habitants !
2
C’est lui qui l’a fond
ée sur les mers
et la garde inébranl
able sur les flots.
3
Qui peut gravir la mont
agne du Seigneur
et se ten
ir dans le lieu saint ?
4
L’homme au cœur pur, aux m
ains innocentes,
qui ne livre pas son
âme aux idoles
(et ne dit p
as de faux serments).
5
Il obtient, du Seigne
ur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauve
ur, la justice.
6
Voici le peuple de ce
ux qui le cherchent !
Voici Jacob qui rech
erche ta face !
~
7
Portes, lev
ez vos frontons, †
élevez-vous, p
ortes éternelles :
qu’il entre, le r
oi de gloire !
8
Qui est ce r
oi de gloire ? †
C’est le Seigneur, le f
ort, le vaillant,
le Seigneur, le vaill
ant des combats.
9
Portes, lev
ez vos frontons, †
levez-les, p
ortes éternelles :
qu’il entre, le r
oi de gloire !
10
Qui donc est ce r
oi de gloire ? †
C’est le Seigneur, Die
u de l’univers ;
c’est lui, le r
oi de gloire.
Commentaire
Réjouissez-vous sans entraves!
Sous prétexte que l'Evangile est une affaire sérieuse, les chrétiens apparaissent parfois comme des gens un peu chagrins, la mine compassée, l'œil inquiet. S'ensuivra une ambiance ecclésiale pour le moins retenue. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à vivre une sainte cène, laquelle est rarement une agape souriante. Bref, faire la tronche – mais de manière spirituelle, je vous prie – semble être le dernier vestige d'une tradition orale et gestuelle bimillénaire, comme la trace d'un commandement oublié, mais secrètement transmis par les âmes contrites.
Après cela, on ne s'étonnera guère de voir l'Evangile – l'autre, le vrai, l'étincelant, l'éruptif, l'irrépressible, l'insolent! – venir faire crise dans nos structures, et faire céder de partout les trop sages références dans lesquelles nous croyons le contenir et par lequel nous rapiéçons nos habitudes. Cela nous inquiétera, parce qu'au fond, nous savons bien ce qu'il adviendra: crac!
«Oh! Ils glanent le jour du sabbat!» Mais, de quoi je me mêle?
On n'est jamais en manque de gens bienveillants qui vous décochent sans prévenir une petite remarque moralisatrice et revancharde. Je dis «bienveillants», car je crois qu'il faut prendre les gens au sérieux dans leur souci de bien faire.
Mais ils tombent dans le littéralisme: l'esprit d'un principe ou d'une loi est oublié au profit de la lettre et de sa stricte observance. J'applique, donc je suis. Or c'est bien l'enjeu de la répartie de Jésus sur le sabbat: quelle est la priorité, quel est le sens premier de l'action? Quelle est l'intention de la règle reçue? Curieusement, une règle qui se recroqueville sur elle-même n'a pas de mémoire: elle ne se souvient que d'elle-même, frileuse de ses propres références, calfeutrée dans ses mots assurés, mais elle néglige ce qui la constitue et ce qui, un jour, a pu lui donner souffle et pertinence.
Clairement: dans nos choix banals comme nos grandes décisions, combien de fois faisons-nous passer la règle avant l'humain? Combien de fois préférons-nous préserver les apparences et les choses établies plutôt que de discerner ce qui est vraiment profitable? Il y a certes un risque dans le discernement et la mise en question, mais il y a une grande paresse dans le ressassement des mots …