1
Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur,2
Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,3
Que t’infliger, ô langue perfide,4
La flèche meurtrière du guerrier,5
Malheur à moi : je dois vivre en exil *6
Trop longtemps, j’ai vécu parmi ces gens7
Je ne veux que la paix, mais quand je parle
Commentaire
Attention, liberté!
Quelles sont au juste les «philosophies» que vise l’apôtre Paul? On ne sait plus!
Mystères hellénistiques, cultes des anges, spéculations philosophiques et religieuses ou tentations de retour aux pratiques de la piété juive: tout cela transparaît au cours des versets qui suivent.
Le centre du propos, ce qui paraît le plus clair: tout ce qui pourrait ajouter, retrancher, nuancer ou soumettre à condition quoi que ce soit du cœur de l’Evangile, cela doit être tenu pour suspect. Dangereux pour la liberté du croyant, acquise en Jésus-Christ.
Encore une fois (cf. 1,15-23): tout le nécessaire est pleinement donné en Christ; le baptême en est le signe tout à fait suffisant, qui associe le croyant à la vie du Christ ressuscité, don gratuit de Dieu sans condition ni contrainte de quelque ordre que ce soit.
L’hymne antique (vv. 13b-15) le dit superbement: plus d’autre «autorité» que celle de l’amour donné sans réserve! On en a le vertige: nous voilà mis au défi d’aimer hors de toute convention, de tout rite, de toute idée reçue ou bien pensante. Notre amour doit prendre ses distances vis-à-vis de toute autorité, tout pouvoir politique, économique, ecclésial… Nous disons non à l’anarchie que ne manque pas de susciter le désir tout-puissant, nous engageant pour un libre respect de soi comme des autres dans l’ordre de l’amour.
Voilà la vie proposée aux baptisés, s’ils veulent bien s’en contenter… Mais quel défi!