1
Pourquoi ce tum
ulte des nations,
ce vain murm
ure des peuples ?
2
Les rois de la t
erre se dressent,
les grands se liguent entre eux
contre le Seigne
ur et son messie :
3
« Faisons saut
er nos chaînes,
rejet
ons ces entraves ! »
4
Celui qui règne dans les cie
ux s’en amuse,
le Seigneur les to
urne en dérision ;
5
puis il leur p
arle avec fureur
et sa col
ère les épouvante :
6
« Moi, j’ai sacr
é mon roi
sur Sion, ma s
ainte mont
agne. »
7
Je proclame le décr
et du Seigneur ! †
Il m’a d
it : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd’hu
i, je t’ai engendré.
8
Demande, et je te donne en hérit
age les nations,
pour domaine la t
erre tout entière.
9
Tu les détruiras de ton sc
eptre de fer,
tu les briseras comme un v
ase de potier. »
10
Maintenant, r
ois, comprenez,
reprenez-vous, j
uges de la terre.
11
Servez le Seigne
ur avec crainte,
rendez-lui votre homm
age en tremblant.
12
Qu’il s’irrite et vous
êtes perdus :
soudain sa col
ère éclatera.
Heureux qui trouve en lu
i son refuge !
Commentaire
Dieu seul juge
Un jour viendra où les nations reconnaîtront la souveraineté de Dieu. C’est une promesse porteuse d’espérance que porte Esaïe. Mais c’est aussi indirectement et a contrario une critique acerbe adressée à ce peuple choisi: son incapacité à reconnaître ses errements, son éloignement progressif du chemin de Dieu. Viendra le moment où ce sont ces ‘nations’ – terme parfois méprisant dans certaines bouches pieuses du ‘peuple élu’ – qui montreront le chemin de la repentance, comme Ninive dans l’histoire de Jonas. La paix et la bénédiction ne reviendront que lorsque le peuple et les nations auront admis qu’ils ne peuvent pas être juges d’eux-mêmes.
Il faut une instance extérieure, arbitrale: Dieu se présente pour cet office.
Le jugement qu’il fera ‘sortir’ – le verbe est celui d’une plante qui germe, pousse – fera apparaître l’incompatibilité entre la confiance dont on prétend créditer Celui qui mène le monde et celle que l’on place, en fait, dans les armes que l’on pense propres à le «sauver». Le prophète est clair: seule la confiance en la Lumière du Seigneur permettra de s’en sortir et de transformer ce qui nourrit la guerre – les armes – en ce qui nourrit les humains – outils artisanaux et aratoires.
C’est de Dieu seul qu’il faut attendre la délivrance de situations biaisées. Les moyens les plus subtilement diplomatiques ne pourront rien apporter de fondamentalement nouveau.