2
Dieu s’est fait conn
aître en Juda ;
en Israël, son n
om est grand.
3
À Salem il a fix
é sa tente,
et sa deme
ure à Sion.
4
Ici, il a bris
é les traits de l’arc,
l’épée, le boucli
er et la guerre.
5
Magnifique, t
oi, tu resplendis
au-dessus d’une mont
agne de butin.
6
Les voici dépouill
és, ces guerriers,
endormis, tous ces br
aves aux mains inertes.
7
Sous ta menace, Die
u de Jacob,
le char et le chev
al se sont figés.
~
8
Toi, tu
es le redoutable !
Qui tiendra sous les co
ups de ta fureur ?
9
Des cieux, tu pron
onces le verdict ;
la terre a pe
ur et se tait
10
quand Dieu se l
ève pour juger,
pour sauver tous les h
umbles de la terre.
11
La colère des h
ommes te rend gloire
quand les surviv
ants te font cortège.
12
Faites des vœux et tenez vos promesses
au Seigne
ur votre Dieu ; *
vous qui l’entourez,
portez votre offr
ande au redoutable.
13
Il éteint le so
uffle des princes,
lui, redoutable aux r
ois de la terre !
Commentaire
Aveugle et acariâtre
Tobit est devenu aveugle, l’aventure contée n’est pas saugrenue: un tel accident entraîne certainement une conjonctivite et une inflammation de la cornée, qui peuvent conduire à la cécité. Mais, semble-t-il, cela rend Tobie un peu irritable!
Son neveu Ahikar, ministre des finances, le soutient deux années. Ensuite, son épouse, Anna, doit travailler pour des maîtres et livrer son œuvre de tissage à l’extérieur. Le ton du récit montre que ce n’est pas du goût de Tobit, ce n'est pas dans la norme, .
Et lorsqu’Anna revient avec, en sus de son salaire, un cabri en cadeau, Tobit n’arrive pas à la croire: c’est forcément une erreur, voir un vol!
On peut y lire un manque de confiance envers sa femme, et envers Dieu qui pourvoit.
Mais cela permet surtout de souligner, par les paroles-mêmes de son épouse, que l’état de Tobit (indigent et aveugle) devrait être compris comme un rejet de Dieu. Sa piété et son aide aux petits ne l'on mené qu’à la cécité et à la pauvreté, et à mettre son épouse au service d’autrui. En fait, Madame dit: tu es injuste, mais même si ce cabri était volé, cela n’empirerait pas ta situation que de le manger; tout ce que tu crois faire de bien ne mène qu’au mal, de toute façon. Tu te crois meilleur, mais tu n’y gagnes rien. Ni l’estime des gens ni celle de Dieu.
Toute l’histoire de ce livre permettra au lecteur de réaliser qu'Anna a tort: pauvreté et souffrance ne sont pas rejet de Dieu, contrairement aux apparences. Au contraire, comme dans le récit à propos de l’homme né aveugle en Jean 9, «c’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui»!