1
Seigneur, ent
ends ma prière ; †
dans ta justice éco
ute mes appels, *
dans ta fidélit
é réponds-moi.
2
N’entre pas en jugement av
ec ton serviteur :
aucun vivant n’est j
uste devant toi.
3
L’ennemi ch
erche ma perte,
il foule au s
ol ma vie ;
il me fait habit
er les ténèbres
avec les m
orts de jadis.
4
Le souffle en m
oi s’épuise,
mon cœur au fond de m
oi s’épouvante.
5
Je me souviens des jours d’autrefois,
je me redis to
utes tes actions, *
sur l’œuvre de tes m
ains je médite.
6
Je tends les m
ains vers toi,
me voici devant toi comme une t
erre assoiffée.
7
Vite, réponds-m
oi, Seigneur :
je suis à bo
ut de souffle !
Ne me cache p
as ton visage :
je serais de ceux qui t
ombent dans la fosse.
8
Fais que j’entende au mat
in ton amour,
car je c
ompte sur toi.
Montre-moi le chem
in que je dois prendre :
vers toi, j’él
ève mon âme !
9
Délivre-moi de mes ennem
is, Seigneur :
j’ai un abr
i auprès de toi.
10
Apprends-moi à f
aire ta volonté,
car tu
es mon Dieu.
Ton so
uffle est bienfaisant :
qu’il me guide en un pa
ys de plaines.
11
Pour l’honneur de ton nom, Seigne
ur, fais-moi vivre ;
à cause de ta justice, tire-m
oi de la détresse.
Commentaire
Le regard de l'épître aux Hébreux
Dans un premier temps, c'est la fidélité à la vocation chrétienne qui compte. Dans un second, c'est l'adhésion à une confession de foi. Devenus chrétiens, les croyants hébraïques se trouvent d'autant plus «près de la montagne de Sion, à Jérusalem, dans la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste», entourés des myriades de témoins, en présence de Dieu le juge et de Jésus-Christ le Médiateur.
Le texte «aux Hébreux» est placé sous l'égide de Jésus qui assume le rôle d'un nouveau «grand prêtre» dans la prolongation de la foi juive. Dans cet esprit, la continuité de l'alliance, assurée autrefois par le judaïsme de la tradition, l'est maintenant par le christianisme qui, guidé par le Christ nouveau Moïse, prend son autonomie. Autonomie qui fait sourciller Rome, qui, après en avoir intégré beaucoup dans son panthéon, n'admet plus de religion nouvelle. Mais est-elle vraiment nouvelle - au sens d'inédite?
Ni l'avertissement ni la remontrance ne semblent impressionner ceux à qui elles s'adressent (versets 15-17). Le rédacteur de la lettre utilise des formes apocalyptiques autrefois courantes pour se faire comprendre. Or aujourd'hui, ce langage n'a pas de prise dans une culture sécularisée qui ne vit pas sous la menace religieuse.
Pourtant, les grandes heures de la révélation biblique sont celles d'une relation à rétablir entre Créateur et créatures. Dieu parle et Israël n'entend pas, et quand Israël n'écoute pas, l'humanité ne reçoit pas le message.
La communication est orale, à travers une voix (verset 26) qui peut ébranler la terre et le ciel par la puissance de sa diffusion. Cette voix est articulée puisqu'il s'agit d'une Parole. Par elle, Dieu nous appelle à l'aimer d'une manière qui lui soit agréable, avec respect et soumission. Non tant parce que «notre Dieu est un feu dévorant» qu'en raison du cadeau qu'il nous fait: la stabilité d'un royaume inébranlable désormais.