2
Seigneur, ent
ends ma prière :
que mon cri parvi
enne jusqu’à toi !
3
Ne me cache p
as ton visage
le jour où je su
is en détresse !
Le jour où j’app
elle, écoute-moi ;
viens v
ite, réponds-moi !
4
Mes jours s’en v
ont en fumée,
mes os comme un brasi
er sont en feu ;
5
mon cœur se dessèche comme l’h
erbe fauchée,
j’oublie de mang
er mon pain ;
6
à force de cri
er ma plainte,
ma peau c
olle à mes os.
7
Je ressemble au corbea
u du désert,
je suis pareil à la hul
otte des ruines :
8
je v
eille la nuit,
comme un oiseau solit
aire sur un toit.
9
Le jour, mes ennem
is m’outragent ;
dans leur rage contre m
oi, ils me maudissent.
10
La cendre est le p
ain que je mange,
je mêle à ma boiss
on mes larmes.
11
Dans ton indignati
on, dans ta colère,
tu m’as sais
i et rejeté :
12
l’ombre g
agne sur mes jours,
et moi, je me dess
èche comme l’herbe.
~
13
Mais toi, Seigneur, tu es l
à pour toujours ;
d’âge en âge on fera mém
oire de toi.
14
Toi, tu montreras ta tendr
esse pour Sion ;
il est temps de la prendre en pitié : l’he
ure est venue.
15
Tes serviteurs ont piti
é de ses ruines,
ils aiment j
usqu’à sa poussière.
16
Les nations craindront le n
om du Seigneur,
et tous les rois de la t
erre, sa gloire :
17
quand le Seigneur rebâtir
a Sion,
quand il apparaîtr
a dans sa gloire,
18
il se tournera vers la pri
ère du spolié,
il n’aura pas mépris
é sa prière.
Commentaire
Le sang de l'alliance
«Testament» a son origine dans un mot grec qui signifie «contrat, convention» – ce que le latin a rendu par testamentum: témoignage, testament.
En grec, le mot a un sens plus large qu'en latin: il s'enrichit de la notion d'alliance. L'alliance est une démarche qu'un plus puissant offre à un plus faible, une sorte de contrat de vassalité avec des obligations réciproques. Celles-ci sont solennelles au point que leur non-respect appelle une sanction de mort. Au moment de la conclusion de cette sorte de «pacte» une bête est sacrifiée, le sang – c'est-à-dire la vie — est répandu pour montrer à tous que le respect de l'alliance est une affaire de vie et de mort. La religion israélite, à travers Abraham et Moïse, a repris et réinterprété cette vision de l'Orient Ancien.
Pour la première alliance, telle que développée dans l'Ancien Testament – on dit aussi le «Premier Testament» – la signature est celle du sang des sacrifices. Les paroles de Moïse le rappellent: «Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous». Ces mots sont repris par Jésus, modifiés en vue d'une nouvelle alliance: «Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, versé pour vous.» Le rite du sang se veut purificateur: à terre, le sang répandu, c'est la mort, mais le sang qui circule, c'est la vie. L'image du sang, fruit de la vigne, transforme le contenu du sacrifice en action de grâce. La coupe de la cène est eucharistique. Le souvenir devient un mémorial.
Le lecteur constate l'influence hellénistique qui s'est glissée dans la foi israélite: le monde des réalités célestes se superpose à celui, terrestre, de la copie de main d'homme. Ainsi, pour les premiers chrétiens d'origine hébraïques destinataires de cette lettre, le sanctuaire est dans le ciel, à la manière des idées du monde platonicien.
Alors que les sacrifices, expiatoires des manquements à l'alliance, doivent toujours à nouveau avoir lieu, le Christ Agneau immolé enlève, en une seule fois, les péchés de tous.