2
Sauve-m
oi, mon Dieu :
les eaux m
ontent jusqu’à ma gorge !
3
J’enfonce dans la v
ase du gouffre,
ri
en qui me retienne ; *
je descends dans l’ab
îme des eaux,
le fl
ot m’engloutit.
4
Je m’épu
ise à crier,
ma g
orge brûle. *
Mes ye
ux se sont usés
d’att
endre mon Dieu.
5
Plus abondants que les cheve
ux de ma tête,
ceux qui m’en ve
ulent sans raison ; *
ils sont nombre
ux, mes détracteurs,
à me ha
ïr injustement.
Moi qui n’ai ri
en volé,
que devr
ai-je rendre ? *
6
Dieu, tu conn
ais ma folie,
mes fautes sont à n
u devant toi.
7
Qu’ils n’aient pas honte pour m
oi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Die
u de l’univers ; *
qu’ils ne rougissent pas de m
oi, ceux qui te cherchent,
Die
u d’Israël !
8
C’est pour toi que j’end
ure l’insulte,
que la honte me co
uvre le visage :
9
je suis un étrang
er pour mes frères,
un inconnu pour les f
ils de ma mère.
10
L’amour de ta mais
on m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte ret
ombe sur moi.
11
Si je pleure et m’imp
ose un jeûne,
je reç
ois des insultes ;
12
si je revêts un hab
it de pénitence,
je deviens la f
able des gens :
13
on parle de m
oi sur les places,
les buveurs de v
in me chansonnent.
~
Commentaire
C'est «Aujourd'hui»!
À grand renfort de citations de l'Ancien Testament, le prédicateur – car la Lettre aux Hébreux peut être lue comme une prédication à la fois exhortative et catéchistique – tire les conséquences de ce qu'il vient d'affirmer concernant la solidarité du Christ aux côtés des hommes et son accréditation auprès de Dieu.
Ces déclarations ont, en effet, des prolongements jusque dans la conduite de la vie quotidienne: tenir bon, rester fidèle, ne pas fermer son cœur («s'endurcir»), s'encourager les uns les autres, avancer en marchant comme des compagnons du Christ, purifier son cœur.
Elles se traduisent et se vérifient dans nos choix, nos décisions, nos attitudes dans les domaines les plus basiques. C'est pourquoi l'auteur interrompt sans cesse ses grands développements doctrinaux pour nous faire retomber sur terre par les exemples tirés du quotidien individuel et communautaire. Il a le souci d'unir la foi et la vie.
Il y a bien des manières d'«endurcir son cœur»: en lui donnant libre accès aux soucis et modes du monde, on le rend dur d'ouïe à la Parole; en cantonnant la pensée chrétienne au domaine et opérations intellectuels, on l'empêche de «ressentir» et on se prive de l'action de l'Esprit créateur dans nos profondeurs; l'autosatisfaction quant à sa piété et sa conduite morale.
Mais rien autant n'endurcit le cœur que d'ajourner l'obéissance, car celui qui dit «demain» n'entend plus l'Esprit qui dit «aujourd'hui» (versets 14-15).
Si les Israélites étaient allés de l'avant avec la foi, ils seraient entrés d'emblée en terre promise, sans toutes les douloureuses errances. Nous sommes placés devant la même alternative: le Royaume est à portée de main et le Christ nous invite à en prendre possession dans la foi.